Le problème des fans actuels, et c'est d'autant plus vrai dans le métal, c'est qu'ils se revendiquent plus puristes les uns que les autres. Et du coup le public devient difficile. Ce qui se passe? Quand un groupe ne change pas de style, les fans grognent (le cas de As I Lay Dying par exemple en son temps), et quand un groupe change de style, les fans grognent tout autant (pas de pitié pour Bring Me The Horizon pour ne citer qu'eux). Ici Lamb of God affiche clairement son intention d'évoluer vers un style un peu plus éclectique et font la part belle à la mélodie sur cet album, n'en déplaise à certains. Le passage de Randy dans les geôles de République Tchèque y est d'ailleurs grandement pour quelque chose.
Dès le premier titre, Still Echoes, on sent le groove de la guitare et le frappé si reconnaissable de Chris Adler derrière ses fûts. La mélodie est déjà bien présente mais reste discrète, bien que le petit solo vers la fin met un accent très particulier sur l'aspect groovy du titre.
On sent aussi dans cet album que Lamb of God a décidé de prendre des risques. Et pas n'importe lesquels. En invitant Chino Moreno de Deftones et Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan respectivement sur Embers et Torches, LoG introduit dans sa musique des styles vraiment différents et franchement il s'en sort vraiment bien! Embers est au-dessus car le rythme de la guitare colle bien avec la voix de Chino bien que Torches rest tout aussi agressif et jouissif.
Mais l'hymne de l'album demeure à mon avis 512 (le numéro de cellule de Randy en prison en Rép Tchèque), qui est pour moi l'une des meilleures chansons de LoG tous albums confondus. Le refrain est poignant, les lyrics très imprégnés du vécu de Randy lors de son passage en prison, la batterie de Adler au top. Une chanson qui s'écoute facilement en boucle.
La plus grosse surprise de l'album c'est Overlord, une sorte de Cemetery Gates teinté de Alice in Chains. Randy Blythe se met au chant et le résultat est bluffant! Une power balade accrocheuse qui déroutera les fans les plus hardcore mais qui annonce déjà la direction que LoG prendra dans le futur. Ca y'est, la mue commence, n'en déplaise à certains. Hate it or Love it.
Pour les autres titres, on reste quand même dans du LoG bien que le son semble sensiblement avoir évolué, on le sent bien. Erase This traine une grosse odeur de metalcore, tandis que Anthropoid déborde d'énergie et d'agressivité, signature de LoG depuis plusieurs années.
Au final, VII Sturm Und Drang est un album très abouti mais déroutant car il se détache très significativement des précédents albums, donc que personne ne soit étonné si les fans de la première heure lui attribue une mauvaise note. Laquelle mauvaise note sanctionnera plutôt la direction prise par le groupe plutôt que la valeur musicale de l'oeuvre. En ce qui concerne cette dernière, chapeau bas! On en veut encore des comme ça!!