Tout va bien.
Je vois déjà venir les fanatiques purs et durs ...et gueuler que c'est "de la merde", simplement parce-que ce nouvel album des QOTSA est trop éloigné du "tout" qui faisait les beaux jours de ce...
le 25 août 2017
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Depuis le temps qu'il se tenait fièrement campé sur le seuil du succès planétaire, reconnaissons que tout cela était prévisible : Josh Homme allait bien avoir envie un jour de goûter un peu à la célébrité. Est-ce l'impact critique et aussi populaire de son excellent travail avec Iggy Pop l'année dernière qui lui a fait penser que son heure était venue ? C'est bien possible, d'autant que l'on retrouve parfois dans ce "Villains", par exemple dans "Domesticated Animals" ou dans "Fortress", des échos bienvenus de "Post Pop Depression"... Alors voilà le deal désormais : on engage un producteur à la mode (Mark Ronson) chargé d'arrondir (mais pas trop quand même... pour ne pas trop désespérer les vieux fans) les angles. On met la bonne bouille de bébé Presley de Homme sur la pochette (très réussie, d'ailleurs...). On pousse légèrement le curseur vers le côté pop déjà bien établi de la musique de Queens of The Stone Age. On réserve les plus grandes salles pour la tournée. On donne des interviews funambulesques mêlant humilité et ambition. Et puis je suppose qu'on croise les doigts...
Bien entendu, le talon d'Achille du plan de conquête de Josh Homme, c'est l'album lui-même. Non pas qu'il soit mauvais, bien loin de là, il est sans doute meilleur que son prédécesseur, le confus "... Like Clockwork": simplement, il ne choisit jamais son camp. "Vilains", c'est un peu "Rated R" pour les chansons malignes et les mélodies sparadrap, qui deviennent bien vite addictives et vous obséderont une bonne partie de la journée, mais sans l'effet de surprise, et avec un petit coup de mou. Sans une seule hymne incontournable qui transcende en trois minutes le truc et qui fasse dire à l'auditeur bluffé : "Ah ! Là... oui, quand même !". Un album qui n'est finalement ni vraiment pop ni assez sauvage. Le témoignage indiscutable que, au final, Homme n'a pas su, n'a pas voulu choisir. Qu'il a eu peur de le faire, ce dernier pas, qui était peut-être quand même un trop grand saut.
QOTSA reste donc un groupe à fort potentiel, comme on dit, qui ne sera peut-être jamais réalisé. Bon, ce n'est pas non plus très grave : on se consolera quand même en écoutant en boucle la plupart des morceaux de "Villains", et surtout ceux de la "deuxième face", les plus singuliers, les moins aimables peut-être pour les fans de la première heure : il y a des synthés qui clapotent ("Unreborn Again"), la voix de Josh qui va chercher des tons nouveaux ("Hideaway", très réussi, et généralement haï par la critique bien pensante), et surtout il y a une certaine volonté baroque ("Villains of Circumstance") qui démontre que, oui, QOTSA en a encore sous la pédale, qu'ils peuvent aller "ailleurs". N'a manqué pour cette fois que l'audace.
[Critique écrite en 2017]
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Créée
le 18 sept. 2017
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