Tout va bien.
Je vois déjà venir les fanatiques purs et durs ...et gueuler que c'est "de la merde", simplement parce-que ce nouvel album des QOTSA est trop éloigné du "tout" qui faisait les beaux jours de ce...
le 25 août 2017
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Je vois déjà venir les fanatiques purs et durs ...et gueuler que c'est "de la merde", simplement parce-que ce nouvel album des QOTSA est trop éloigné du "tout" qui faisait les beaux jours de ce groupe légendaire et qui faisait ce pourquoi nous l'avons tous et tant aimé. Le cultissime « No one knows » est désormais loin, mais moins qu'il n'y paraît. En effet, le titre le plus connu des QOTSA, déjà vieux de 15 ans, était certes heavy, mais aussi résolument « pop » dans sa structure, sa mélodie (n'en déplaise aux détracteurs du terme « pop ») : en témoigne simplement la manière qu'ont les fans d'accompagner le riff en chantonnant "pap-pala-pap, pap-pala-pap" à chaque début de concert du groupe (le titre est joué très vite, et arrive en deuxième position). J'avais trouvé ça mignon, en concert à Rock en Seine (2014), lorsque j'ai entendu ce petit chuintement mélodique & pop au milieu de cette saturation rock-heavy et de ce pogo gigantesquement couillu. De même, la manière de chanter de l'Homme s'inscrit dans une grande tradition pop et rock. Il ne hurle pas. Car hurler c'était le boulot de Nick Oliveiri. Mais il est parti. Et là aussi ça fait une autre bonne raison de passer à autre chose. Allez hop, on s'y met tous, on écoute tout cela comme il se doit, avec respect. On fait abstraction du passé, du chef-d'oeuvre qu'est « Song for the deaf » et des incroyables parties de batterie de Grohl, presque autant mémorables que les riffs des chansons dont elles sont issues, du monstrueux et supersonique « Lullabies To Paralyse » (que je conseillerai même à une bonne sœur), et on écoute. On écoute. Et finalement, bien évidemment (mon début de critique orientant forcément un point de vue positif), on se dit que c'est pas si mal. Mais je n'avais pas tant que ça de partis pris au départ. Au moment où j'écris ces lignes, je suis rendu, dans l'écoute du disque, au morceau « Fortress » et bien avant celui-ci j'ai été convaincu. Et bon dieu, que c'est beau. Il faut dire que l'Homme sait chanter, et là d'une manière réellement touchante, divine et dangereuse. Sa voix tient de l'homme (sans mauvais jeux de mot), du rocker qui ne veut pas vociférer par complaisance, mais qui veut chanter, dans le sens de « chanter comme on aime ». Sa voix a toujours eu quelque chose de féminin également, cela s'entend partout. Sur Fortress, l'accompagnement à la basse de Michael Shuman est juste parfait, à la fois facile, virtuose, tout en légèreté, jazzy. On sent bien que Josh & ses compagnons maîtrisent leur sujet, et se foutent bien de ce que peuvent penser les gens de ce nouvel album, tant ils mettent du cœur à l'ouvrage.
Et il y a du riff, rassurez-vous. Celui de Fortress est foutrement bon. Mais écoutez donc ce qui suit : « Head like a haunted house », ...il n'y a rien à jeter. Sauf pour celui qui a décidé de faire le difficile. Et ce rythme frénétique, nerveux, rappelle bien des morceaux (« médication », « little sister » et tant d'autres...). Les fans de la première heure seront rassurés, peut-être encore plus en écoutant « The evil has landed », déluge de riffs et solos gorgés de testostérone, superpositions de phrases de guitares, doubles solos en dialogue de sourd, le tout accompagné d'une petite sauce de saturation. C'était le dessert.
Alors oui, par contre, les synthétiseurs qui ouvrent le titre « Un-reborn again » peuvent faire peur, j'en conviens, et être perçus comme un truc un bâtard, quelque peu sirupeux qui n'a rien à faire dans la formule qui est la leur. Je dirai simplement : ce ne sont que des synthétiseurs, ce n'est que l'introduction d'un morceau, rien de grave. Et la bannière, que dis-je l'étendard du riff qui flotte au vent du désert n'en prend pas un coup. Jamais. Sa belle toile n'a pas pris un accroc. Ecoutez la suite (de Un-born again), c'est du pur QOTSA. Et puis, même si les synthétiseurs reviennent, qu'est-ce que ça peut faire ? Personnellement, j'aime cette direction vers laquelle notre grand rouquin au visage d'Elvis emmène son groupe. Et c'est fort et créatif bon sang, réussir à sortir pareil son sans être décevant, en continuant de faire ce que le groupe a toujours su faire (ce son de riff de guitare, à la fois lourd et mélodique, si caractéristique des QOTSA), tout en continuant de faire (et d'être), avec logique et cohérence, dans la voie tracée par « ...Like Clockwork ». La production est impeccable, propre. Que personne ne s'inquiète, le groupe va bien. En tout cas, moi je ne m'inquiète pas. Je suis largement satisfait de cette nouvelle galette qui va bien évidemment m'accompagner durant les trajets en voiture pour aller au boulot, c'est parfait pour reprendre le taf après ces vacances.
Bonne écoute.
Bonne rentrée.
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le 25 août 2017
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