Can you believe what you hear?
Ah ce Virtual XI... Si il y a bien un album détesté par pas mal de fans de heavy, c'est bien celui-ci. Et vous savez ce que j'en pense? C'est injuste. Je vois pas vraiment ce qui permet de qualifier Virtual XI de daube ultime, ou de néant artistique.
1998, Iron Maiden toujours avec le bon Blaze Bayley au chant souffre d'une sévère baisse de notoriété. Les glorieuses heures du heavy metal sont passées depuis bien longtemps, difficile donc de briller dans un tel contexte d'indifférence. Iron Maiden sort un nouvel album? Pas mal de monde s'en fichait... The X Factor, bien qu'étant un album fantastique fut un échec commercial n'ayons pas peur des mots. La tournée qui s'en est suivi fut bien loin d'être aussi grandiloquentes que les précédentes. Blaze étant bien trop en difficulté sur les titres chantés par Bruce, car étant dans l'incapacité d'atteindre la plupart de ses notes. Ajoutons à cela des problèmes de santé... Bref, c'est pas la joie!
Autant le dire tout de suite, Virtual XI ne sera pas l'album du renouveau de Maiden. Toutefois, au lieu de rester dans la continuité d'un X Factor aux relents progressifs teintés d'une douce mais noire atmosphère, les londoniens retournent à un Heavy plus conventionnel et exploitent sans vraiment forcer leur talent, la recette habituelle. Recette efficace d'abord, avec un "Futureal" explosif. Un tube ultra-simpliste, riff rapide et mélodique, enchaînement de soli, 2 minutes 55 emballé c'est pesé. Un excellent titre d'ouverture signé Maiden, patte reconnaissable entre mille. Suivi par le TROP long et TROP répétitif "The Angel and the Gambler" curieusement choisi pour être le premier single de Virtual XI. Mon dieu que ce titre est long. Globalement l'idée est plutôt bonne, la chanson étant assez originale, on trouve des sonorités qui rappellent plutôt le rock classique des 70's avec des nappes de claviers surprenantes. Mais au final, on se retrouve avec un morceau poussif qui ne décolle jamais vraiment. Le refrain semble interminable et on s'ennuie facilement sur la fin. Bref, petite erreur de casting sur ce coup, mais on va dire que c'est l'intention qui compte...
La suite n'est que peu intéressante. Non pas que les morceaux soient mauvais sur la forme, mais Maiden semble vraiment se reposer sur leurs acquis et sortent des morceaux somme toute classiques, et si les mélodies sont agréables et envoutantes (le refrain de The Educated Fool) ou entraînantes (Lightning Strikes Twice), ils manquent cruellement de panâche. La faute à un Nicko McBrain que l'on a connu BEAUCOUP plus inspiré. Les lignes de batteries semblent avoir perdu ce coté fou-fou inhérent au batteur écossais. Le son général de Virtual XI est d'ailleurs plutôt faiblard. Ce qui m'ammène au véritable point noir de l'album pour moi: La production. Les guitares sont d'un timide! Certains soli semblent être etouffés, les riffs sont trop "lisses". Pas d'agressivité! Il suffit de comparer la version studio de "The Clansman", soi dit en passant le meilleur titre de Virtual XI, avec sa version live du Rock in Rio. Un titre taillé pour le live donc avec son "Freedom!" que l'on criera joyeusement à gorge déployé. Un titre qui aurait surement gagné à être joué un peu plus vite. "Como Estais Amigos" ballade (exercice peu courant chez Maiden) cloture la galette, et reste un titre sympathique, sortant du commun Maidenien, nous proposant un chant assez poignant de la part de Blaze.
Bref si Virtual XI a une réputation aussi mauvaise, je pense que c'est dû à un certain sentiment d'indifférence ressenti par les supporters de la Vierge de Fer vis-à-vis de leur chute de popularité dans la sphère du Metal, voire dans le monde de la musique en général. Cet album est timide, on sent un groupe en panne d'inspiration, qui réalise un album par défaut. Toutefois, il faut savoir raison garder, c'est un bon album, qui ne tombe pas dans le piège du remplissage excessif comme avait pu le faire un Fear of the Dark. Un disque banal qui se laisse écouter. Le fan aura ses repères et s'en contentera, les autres seront probablement moins séduits et passeront à autre chose.
PS: Un petit bonus pour l'album: la présence de Patrick Vieira dans le livret du CD (héhé un peu de chauvinisme ne fait pas de mal!)
PS2: Oui parce que le titre "Virtual XI" fait réfèrence au football... L'album est sorti en 1998 je rappelle... Foot... 1998...? Bon voilà!