J'avais été réticent aux charmes de "Sun Structures", le premier album célébré des jeunes anglais revivalistes de Temples : ce regard insistant dans le rétroviseur, ce goût pour la citation érudite, cette absence de prise de risques finalement, ne correspondaient pas à ce que j'attends toujours du Rock, soixante ans après les premiers déhanchements du King. "Volcano" est arrivé pour le coup comme une grosse claque, ou plutôt une superbe caresse : "Vocano", derrière son titre anodin et sa pochette hideuse, s'avère en effet un enchaînement ininterrompu de mélodies brillantes, conjuguant évidence lumineuse et audace de la construction. Oh, les références n'ont pas complètement disparu - une réminiscence Kinks ici, une reprise d'un truc des Stranglers là - mais au moins elles sont mises au service d'une vision musicale clairement tournée vers le présent, voire l'avenir (la production, parfois maladroite, a le mérite d'aller chercher des sonorités nouvelles...). Temples est désormais clairement aligné sur Tame Impala, ce qui n'est certes pas aussi original qu'on le souhaiterait, mais "Volcano" dépasse "Currents" sur son terrain, grâce à cette maîtrise de l'accroche "pop" que bien des groupes actuels peuvent lui envier. On ne peut pas savoir ce que l'avenir de Temples nous réserve, mais on se réjouit d'accueillir un nouveau groupe aussi inspiré parmi nos chouchous de 2017. [Critique écrite en 2017]