Sexy Sushi reviennent. Et pour notre plus grand plaisir, ils ont toujours besoin d’un psy. Successeur de » Mauvaise Foi « , précédé du single » J’aime mon pays (même si c’est plus ce que c’était) » voici leur nouvel album » Vous n’allez pas repartir les mains vides ? « . Sous la forme d’un double opus où l’on découvre le Yang et le Yang : » Si tu passes cette porte, je te coupe les vivres » Fräulein Warrior à ma gauche et » Ms Mix, vous permettra de préserver votre moquette » de Mitch à ma droite. Ca tombe mal, ici on a que des claviers.
Pour ce nouvel effort, les deux têtes bleues se complètent à travers leurs disques respectifs. Une chanson en plus, un mot qui change, en d’autres termes : du bon foutage de gueule. Mais au fur et à mesure de l’écoute (après les premiers fous rires et les cris lancés au monde) on se rend compte que l’on a toujours adoré le fait que les Sexy Sushi se foutent de notre gueule.
On assiste à un véritable marathon de solutions et de valeurs humaines, exprimées à travers des mots crus dans un réalisme exacerbé. De notre côté, on préfère appeler cela du développement personnel. Par exemple, pour l’achat de l’album, vous est offerte une solution à des heures de souffrance dans les transports en commun (cf piste 9 : Il faut plonger les enfants dans des cuvettes de sang). Ou encore une technique infaillible pour vous faire licencier » Je refuse de travailler, ça me prend beaucoup trop de temps, j’en ai besoin pour baiser et me droguer… » qui peut également être considéré comme une lutte contre la mythomanie au travail. En cas de besoin vous apprendrez également la méthode » 2 choses en une » grâce à la chanson » Retour de bâton » et » Retour de bâton – version sereine » qui sont fondamentalement différentes, croyez-nous.
D’ailleurs puisqu’on en parle, attardons-nous sur ce coup de cœur, ces instants de faiblesses où la mélancolie approche pour venir sublimer l’univers de Sexy Sushi, devenant ainsi l’équilibre instable entre sensibilité et carnage. Oui, car cette Rebeka Warrior n’y peut rien, quoiqu’elle fasse, sa voix de gamine nasillarde nous donnera toujours envie de nager avec les dauphins. Avec ses lignes de chant qui retournent les tripes, elle arrive à surpasser le fondement minimaliste de la mélodie. Encore un coup de folie assassin et réel, un coup de marteau dans les NRJ Music Awards, une véracité venue tout droit des faits divers. L’expression de ce quotidien que personne n’a jamais réussi à rendre avantageux, simplement parce qu’il n’a jamais mérité de l’être.