Constant hitmaker
Nous sommes en 2022, Kurt Vile a 42 ans et enchaîne les sessions d’enregistrement en studio et les tournées depuis pas loin de 20 ans. Éreinté par ce rythme de travail effréné, l’artiste de...
Par
le 15 avr. 2022
2 j'aime
Kurt Vile est un artiste que j’écoute depuis un peu plus de dix ans maintenant. Je l’ai découvert avec son fameux "Smoke Ring For My Halo" , en 2011. A vrai dire, une vraie claque. Sorti de nulle part et d’une notoriété assez confidentielle, il signait avec cet album folk/rock indie – il est vrai un peu dans l’air du temps -, son premier chef d’œuvre. Il y assimile alors entièrement ses diverses influences, de Lou Reed à Neil Young en passant par Springsteen ou encore Sonic Youth, et avec bien sûr des apports personnels que j’évoquerai plus loin.
J’ai également beaucoup aimé "B'lieve I'm Goin Down..." en 2015 ainsi que "Lotta Sea Lice" son album en duo avec la toute jeune Courtney Barnett qui, après une certaine appréhension de ma part, j’avais trouvé réjouissant et plein de fraîcheur.
Après d’incessantes tournées et des milliers de kilomètres avalés, l’ami Kurt fût contraint, comme tout le monde, de rester cloîtré chez lui au printemps 2020. Le voilà donc passant ses journées à promener son chien, s’occuper de ses enfants, bouquiner ou cuisiner, et, de temps en temps quand même, descendre au sous-sol gratter un peu sa guitare…
Sorti seulement au printemps dernier, "(Watch My Moves)" porte en lui ce changement radical de rythme.
D’emblée on est happé par "Going On A Plane Today" . On est surpris déjà par la qualité de la production et du son, mais aussi de la présence de ce piano qui fait immanquablement penser au « Transformer » de Lou Reed. Au niveau des textes ont reste bien, pour le moment, dans son univers un peu psychédélique et la transition avec "Flyin (Like A Fast Train)" est même assez drôle. Le rythme, bien plus lent que ses productions habituelles, développe un climat très introspectif souligné par un jeu de guitare qui fait parfois penser à J.J Cale.
Puis arrive le sublime "Jesus On A Wire", premier sommet de cet album, accompagné par Cate Le Bon au piano et aux chœurs. Tout son talent de song writter éclate ici avec un texte digne des plus grands. Une ligne mélodique typique de son style, très fluide. Un morceau de transition aussi qui vient clôturer cette première partie.
Car la suite sera encore plus lente. Mais le ton change, les textes sont plus intimistes. Comme si d’un coup les masques devaient tomber et qu’il lui fallait s’ouvrir davantage, se livrer. L’apport très discret de Cate Le Bon apporte même une touche tendre et mélancolique.
"Wages Of Sin" est un cri douloureux qui fait écho à une rupture amoureuse. Un très beau texte, là aussi.
"Chazzy don’t Mind" et " Say The word” sont plus contemplatifs.
L’album se termine sur le très beau et poétique "Stuffed Leopard".
(Watch My Moves) ne sera sans doute pas retenu comme un des grands albums de la décennie, mais voilà, moi je lui mets volontiers un 10 (le deuxième déjà !).
Un 10 parce que j’aime l’artiste, son univers, sa musique et tout particulièrement cet album très attachant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Top Folk-Indie
Créée
le 14 sept. 2022
Critique lue 101 fois
15 j'aime
13 commentaires
D'autres avis sur (watch my moves)
Nous sommes en 2022, Kurt Vile a 42 ans et enchaîne les sessions d’enregistrement en studio et les tournées depuis pas loin de 20 ans. Éreinté par ce rythme de travail effréné, l’artiste de...
Par
le 15 avr. 2022
2 j'aime
Où Kurt Vile devint ennuyeux. Snif.
Par
le 20 avr. 2022
Du même critique
Golden Gate Park, San Fancisco, le 14 janvier 1967. Timothy Leary, celui qu'on a surnomé le pape du LSD (en réalité un génie du marketing), organise un happening géant (Human Be-In) rassemblant...
Par
le 3 août 2012
84 j'aime
25
Après le sardonique "Beggars Banquet", le sanglant "Let It Bleed", un "Get Yer Ya-Ya's Out!" lourd comme le plomb, voici donc le très libidineux "Sticky Fingers". Dès les tous premiers accords de...
Par
le 20 mai 2013
60 j'aime
26
"Offret" est une oeuvre sur ce que la vie peut parfois avoir à la fois de plus absurde et de sublime. C'est le récit d'un homme dont l'existence en apparence paisible s'interrompt brutalement par...
Par
le 3 nov. 2013
56 j'aime
23