Après avoir fait le pont avec le R&B par 2 fois en collaborant avec R. Kelly, Jay-Z fait le pont avec la nouvelle génération Hip Hop dont Kanye West est l'un des fers de lance. Kanye, c'est pas non plus le jeunot qui débute. Producteur et artiste confirmé, il fut révélé au sein de Def Jam à l'époque du premier Blueprint de Jigga (2001).
Alors forcément quand les deux se décident à faire un album en commun, l'attente est immense. Une chose est sûre : ils ne se sont pas plantés. L'album n'a peut-être pas bénéficé d'une heavy rotation radio à part peut-être Otis et encore sur les radios urbaines, il est pourtant sans conteste un succès auprès des fans de Hip Hop en France.
Niggas in Paris c'est un peu devenu l'hymne Hip Hop de 2012. Une prod aux sonorités south, une boucle simple, des lyrics qui punchent, qui se retiennent, qu'on chante en coeur "Ball So Hard", "That Shit Cray". En plus de cela, ce son a été également érigé en tant qu'hymne de la tournée associée à l'album, car les deux artistes s'éclatent à la jouer en boucle en rappel à la fin de chaque concert. Pour info le concert a été battu une première fois à Bercy (car oui, Niggas in Paris à Paris, fallait marquer le coup !), et elle fut jouée 11 fois. Je le sais, j'y étais. Record battu une nouvelle fois à Paris le 18/06 lors du dernier concert dans la capitale puisqu'elle fut jouée 12 fois.
Pour en revenir à l'album, niveau prod c'est de l'ultra solide. Lors de mes premières écoutes, je suis vite passé à autre chose, je l'avoue. Hormis pour Niggas in Paris qui avait déjà retenu mon attention. Puis le temps est passé, je suis revenu sur l'album, me suis un peu forcé et là j'ai redécouvert Otis. Otis m'a fait vibré. Gotta Have This m'a fait vibré. En fait toute la première partie de l'album, qui commence notamment par un énorme bridge de Frank Ocean sur No Church In The Wild, toute cette première partie donc, est juste énorme. Au moins jusqu'à New Day. Exception faite de Lift Off où le refrain de Beyoncé m'insupporte totalement, seule la seconde partie m'intéresse.
La deuxième partie de l'album est potable, mais pas transcendante. Et là on a Who Gon Stop Me, aux sonorités proches du dubstep, mais version lente. Une prod qui prend aux tripes. Derrière c'est Murder To Excellence, l'une des meilleures pistes de l'album grâce notamment à ces chants d'enfants (un peu comme dans Power de Kanye West).
Globalement on sent quand même que Kanye West domine en terme d'univers. Jay-Z étant avant tout un lyriciste, la patte musicale de Kanye transpire à chaque piste. Et faut se l'avouer, sur la plupart des pistes, on retient surtout les parties de Mister West parce qu'il a ce don pour créer des gimmicks qu'on retient facilement.
En conclusion, l'un des albums Hip Hop de l'année 2011 qui prend toute son ampleur sur scène.
Pistes à écouter pour la vie
No Church In The Wild
Niggas in Paris
Otis
Gotta Have It
Made In America
Pistes à jeter
Lift Off