We Are Not Your Kind
6.7
We Are Not Your Kind

Album de Slipknot (2019)

« Tout le plaisir de l’amour est dans le changement » - Molière

Tel est ce qui me vient en tête après l’écoute de l’album que j’attend le plus depuis son annonce : We Are Not Your Kind de mon groupe préféré Slipknot

Un peu de contexte...
Slipknot sort de son succès « .5 : The Gray Chapter » sorti en 2014, ceux-ci avaient à l’époque ajouté Jay Weinberg à la place de Joey Jordison à la batterie et Alessandro Venturella à la basse pour palier justement à la disparition du bassiste Paul Gray...
Cet album eu de bons scores auprès des critiques (6,3/10 sur SensCritique ; 77/100 sur Metacritic...) et des fans !
Slipknot revenait de plus belle après les avis mitigés sur All Hope Is Gone (2008)

Pour cette année 2019, après avoir voulu tenter de faire un procès au groupe pour des raisons financières, Chris Fehn #3 est renvoyé du groupe, à la grande déception de tous les fans ! Un bonhomme encore inconnu surnommé Tortilla Man en raison de son masque prend alors place en tant que second percussionniste...

Cet album s’annonçait somme toute plus perturbant et intéressant que les précédents puisqu’après interviews, notamment de Corey Taylor, 4 mots-clés ressortiront autour du nouvel album : « lourd » ; « fou » ; « sombre » ; « expérimental » !
C.T dira même qu’Unsainted parle d’une période dépressive par laquelle le groupe est passée pendant l’enregistrement d’Iowa en 2001.
Toujours via les interviews accordées au groupe, cet album sera plus personnel et celui dans lequel ceux-ci se sont le plus impliqués.

Et effectivement, cet album (même si leur discographie studio n’était composée que de 5 albums) est un OVNI dans leur carrière !
Déjà il faut savoir que Craig Jones #5 au clavier était désigné comme étant le fantôme du groupe, car il entre sur scène le dernier et sort le premier, étant donné le minimalisme de ses tâches dans les prestations du groupe...

...Il pourra tuer son ennui avec ce nouvel album, en effet Slipknot semble emprunter la voie du metal industriel par l’imposition d’une atmosphère sombre et de sonorités artificielles et étranges au clavier, déjà présent dans l’intro Insert Coin qui introduit parfaitement le ton de l’album : sombre, agressif, expérimental et mélancolique !

Je ne reviendrai pas sur Unsainted que j’adore particulièrement pour sa personnalité quant au passé du groupe et surtout sa construction et refrain absolument jouissifs !

Birth of the Cruel est plus courte et plus centrée metal alternatif car celle-ci laisse pas mal de libertés vocales à Corey Taylor qui hurle sans forcément chanter (qui rap parfois) couplé à une rythmique très marquée à la batterie et un riff bien agressif par-dessus, on explore là la facette alternative du nu metal et c’est franchement plaisant

Death Because of Death est une transition d’une minute et quelques, nous sommes pris à parti, même si la mort n’échappe à personne, celle-ci intervient à cause de nous-mêmes, couplé aux sonorités bizarroïdes et mélancoliques, c’est à se demander comment les auditeurs anglophones, qui comprennent mieux les paroles, ne sont pas déjà sous Xanax ou Temesta, et ce n’est que le début...

Nero Forte, d’après les statistiques Deezer et YouTube il s’agit de la chanson la plus écoutée pour l’instant depuis minuit, pour cette chanson on a droit à un chant typé rap encore une fois avec une instrumentation frénétique en puissance entrecoupé d’une mélodie dérangeante où Corey Taylor chante aigu par-dessus, comme si sa conscience lui parlait en pleine accès de violence
Pour ma part, j’ai fini par l’apprécier après 4ème ou 5ème écoute parce que oui l’album est étrange et cette chanson n’était qu’un avertissement...

Critical Darling, sans aucun doute ma deuxième préférée derrière Unsainted où l’on retrouve typiquement ce que j’adore chez ce groupe : une rythmique frénétique, le chant rageur de Corey Taylor, une mélodie entêtante qui fait office de refrain avec bien entendu les expérimentations du groupe.
Parce que oui, le fil rouge de cette chronique est la citation du début, Slipknot mixe son style habituel aux sonorités électroniques/industrielles introduites dans Insert Coin, ce qui constitue en soi un morceau qui fera plaisir aux fans tout en prenant des risques, et ce dernier détail est irréprochable

A Liar’s Funeral est en quelque sorte le Dead Memories de cet album, une power ballad entre phases de chant clair & guitare sèche et des phases agressives toutes deux mélancoliques avec bien sûr cette atmosphère sombre et industrielle en fond ce qui en fait une chanson franchement troublante, plus difficile à appréhender qu’un Dead Memories ou Vermilion !

Red Flag, sans doute le morceau avec le plus d’insistance sur la basse, certains passages ressemblent d’ailleurs au refrain de Sarcastrophe.
C’est groovy, violent, direct sans temps-mort (même l’intermède du clavier façon cardiogramme en milieu de chanson est speed)
Un belle claque

What’s Next et Spiders se complètent car des notes aiguës façon boîte à musique servent de fil rouge tout au long des deux chansons, et je suis resté bouche bée après la 1ère écoute !
Là c’est la grosse prise de risque, ça n’a rien à voir avec ce qu’a pu faire Slipknot jusque-là, on dirait du rock/metal expérimental/psychédélique du genre Mr. Bungle ou Primus alternant entre gloubiboulga industriel, chant clair, réverbération, guitare électrique au son très clair saturé au max, je ne sais pas ce qu’ils ont fumer, mais j’en veux ! ???? - chanson qui s’apprécie après plusieurs écoutes -

Orphan, mon chouchou numéro 3 !
Une intro tranquille, un démarrage en trombe, une rythmique frénétique, le chant rageur de Corey Taylor, une mélodie entêtante qui fait office de refrain et une contribution conséquente des platines de Sid Wilson #0 qui ferait passer la chanson pour un titre de .5 : The Gray Chapter sans soucis ! Encore une fois tout ce que j’aime chez ce groupe

My Pain s’écoute quand on est pas au top de sa forme, l’ambiance instaurée est caverneuse, grave voire morbide où Corey Taylor chante doucement l’air désespéré, souffrant sur fond de clavier tantôt mélancolique tantôt saccadé qui personnellement me fait penser au thème de Freddy Krueger créé par Charles Bernstein.
Après le metal industriel et alternatif, Slipknot expérimente le dark ambient ! La vie est décidément un motherfuckin’ kamoulox !

Not Long for This World me fait penser à Killpop, mélodique de A à Z, mélancolique comme pas possible avec quelques phases rageuses, de quoi en finir en beauté avec la dépression des derniers morceaux...
...et de conclure sur l’énervé et industriel Solway Firth teasé il y a de ça quelques semaines

Qu’il aura été zarbi cet album ! Pour une sacrée surprise, c’est une sacrée surprise !
Partir d’un groupe d’adolescents attardés et énervés pour en arriver à des vieux gars fidèles à leur genre mais friands de nouveaux horizons, encore en 2014 je ne l’aurait pas cru !
L’amour doit être fait de changements pour persévérer, et là c’est ce que j’appelle être comblé !
Un 6ème top album à rajouter à leur discographie !
Il ne reste plus qu’à savoir qui se cache derrière Tortilla Man...

Top 5 :
1 - Unsainted
2 - Critical Darling
3 - Orphan
4 - Not Long for This World
5 - Red Flag

thrashiffanneau
8
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le 11 août 2019

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