Méfiez-vous des contrefaçons
C’est le sketch de ce début d’année. Un album qui sonne, oh miracle, exactement comme en 1968. Hop, on dirait un vieux Beatles, bon, sans les chansons géniales, hein. Un truc psychédélique un peu rock mais pas trop, comme le fameux disque des Rolling Stones, là, que personne n’écoute. Pire que le Tame Impala, encore plus dans l’imitation, sans rien d’autre que ce mimétisme qui fait passer le caméléon pour un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le petit monde de la critique entre en schisme. Beaucoup aimé ici ou conspué là, avec des arguments relativement valables dans les deux cas. Après tout, c’est juste de la pop insignifiante et rigolote, on pourrait s’en tenir là. D’autres soulignent que la seule ambition du groupe c’est d’avoir des Limousines et des groupies. C’est plutôt un bon point, quand on y pense. Ce qui fait le plus mal à Foxygen c’est le simple constat qu’on peut tout simplement écouter les disques des années 60, dont on est loin d’avoir épuisé tous les chefs-d’œuvre, sans avoir besoin de s’enfiler cette falsification.
Applaudit-on à tout rompre les faussaires qui parviennent à reproduire la Joconde pour le besoin de je ne sais quel poster ? Bon, là, c’est pareil. N’étant pas un chantre de l’originalité à tout prix, j’aurais passé l’éponge si les chansons étaient réussies. Franchement ce n’est pas une catastrophe à ce niveau-là, mais c’est sans génie, sans idée, tout sonne comme mille et une autre mélodies qu’on a déjà entendu mille et une fois. Il faut vraiment être en manque, avoir épuisé tout ce qui se faisait de bien en pop-rock dans les 60’s et les 70’s pour se jeter comme un affamé sur Foxygen. C’est la même chose que de craquer pour la barre Mars du distributeur sur le quai du métro quand on est à deux stations du grand restaurant. Dans le même genre et si vous tenez absolument à écouter des disques d’aujourd’hui qui sonnent comme hier, impossible de ne pas préférer le dernier Unknown Mortal Orchestra, par exemple, moins poseur et nettement plus touchant