Avec We're in the Music Biz Robots In Disguise ne savait pas encore qu'elles s'en éloigneraient très prochainement, du business de la musique, le groupe n'existant plus depuis le très décevant Happiness vs. Sadness de 2011. Si Get Rid, sorti quatre ans plus tôt avait surpris tout le monde par son virage disco-punk décomplexé, renversant cette image des deux jeunes filles plutôt sages que l'on imaginait, We're in the Music Biz enfonce le clou.
Ce troisième album force au départ le trait punk du précédent opus : l'attaque de l'album est brute de décoffrage, et repose sur un trio guitare-basse-boîte à rythme lourd et survolté ("We're In The Music Biz", "Can't Stop Getting Wasted", "Animals").
Seul le single "The Sex Has Made Me Stupid" (au clip délirant, soit dit en passant) vient rompre admirablement cette dynamique rageuse de début d'album ; en effet, impossible de ne pas remuer son popotin sur cet hymne électro-funk enflammé et délirant. Ou alors c'est que vous êtes morts !!
C'est avec "The Tears" que les choses semblent tourner : l'ombre d'IAMX, ici producteur, plane sur cette new-wave ultra moderne, puissante et sombre. Et cela sans trop nous surprendre puisqu'on connait les liens (très) étroits qu'entretenaient Chris Corner et la jolie Sue Denim à l'époque !
Virage confirmé par le non moins viscéral et entraînant "I Don't Have A God". Là les filles ne rigolent plus : ça bastonne gravement, gros son et mélodies lyriques à l'appui, et on ne se sort plus la chanson de la tête ! Complètement addictif.
La suite du programme, c'est du funk blanc radical ("I Live In Berlin", "I'm Hit", "Everybody's Going Crazy") et totalement jouissif. Programme qui s'achève définitivement sur "Don't Copy Me", que vous rangerez dans la catégorie que vous voulez.
En simplement 3 disques, les Robots In Disguise ont exploré un spectre musical déjà gigantesque, et ce toujours avec la même audace.