Une personne ordinaire qui livre un album extraordinaire

Il est difficile de décrocher d'un album qui vous saisi tellement qu'il est impossible de débuter toute autre lecture d'album.
"We’re All Alone In This Together" fait partie de ces albums qui impactent l'auditeur dès la première écoute et dont on meurt d'envie d'analyser chaque recoin. La force émotionnelle est telle qu'elle demeure profondément prégnante une fois l'album terminé avec la certitude d'avoir pour compagnon, et pour toujours, un classique du Rap Londonien, voire une œuvre essentielle de la musique venue de l'autre côté de la Manche.


Le rappeur, producteur et prodige musical du sud de Londres Dave nous a offert l'album que nous attendions tous, faisant suite au sublime "PSYCHODRAMA", lauréat du Mercury Price et du Brit Award en 2019.


Cet album de 12 titres montre définitivement Dave comme l'un des plus grands de sa génération -
C'est un chef-d'œuvre intuitivement construit de morceaux époustouflants - avec des contributions passionnantes de grands noms, notamment Stormzy, Wizkid, Snoh ​​Aalegra, Fredo, James Blake, Boj, Sha Simone, Meekz et Giggs .
Plus qu'un simple album de rap, c'est plusieurs choses en un. C'est un journal sur la vie de David Orobosa Omoregie, de son vrai nom, d'abord en tant qu'être humain, puis en tant qu'artiste. C'est de la poésie joliment articulée et présentée sous sa forme la plus agréable.


Sur le morceau d'ouverture, " We're All Alone ", tout commence par le son d'une bobine de projecteur de film en rotation, comme le début d'un film, ce à quoi ressemble cet album, un film spectaculaire car les chansons qui suivent ressemblent à des scènes à la fois fortes et émouvantes, montrant divers domaines de l'esprit de Dave. Il nous fait voyager dans les luttes de sa jeunesse, la douleur d'avoir un frère incarcéré qui est censé être un modèle pour lui, d'avoir eu aussi à partager son lit avec sa maman. Dans cette intro, où Dave discute de son ascension vers la gloire tout en prenant son temps pour réfléchir sur un message qu'il a reçu d'un fan et comment cela a changé ses pensées, il nous fait réfléchir en nous demandant à quoi ça sert d'être riche si notre famille ne l'est pas et compare ça à voler en première classe dans un avion qui s'écrase car rien n'a d'importance si la destination finale est la même, si vous roulez en classe économique ou en première classe, vous êtes toujours en train de vous écraser.


"Verdansk" a le même parfum que l'intro. Le piano remplit très bien sa fonction, créant une atmosphère envoûtante similaire, bien qu'étant beaucoup plus répétitive, tandis que le beat, fin et rapide, entre pendant son couplet, et ça, j'adore!. La voix de Dave semble froide, mais s'adapte parfaitement aux thèmes de la chanson, c'est à dire dénonciation et fanfaronnade malgré la complexité de ses lyrics parfois.


"Clash", en compagnie de Stormzy, est un des singles de l'album, et il est finalement assez représentatif de l'album. Le 3 ème titre de l'album est un sombre Banger aux accents Grime, une ode froide et impérieuse à la consommation ostentatoire dont l'attrait est plutôt hypnotique que mélodique, le rythme caractérisé par une platitude sonore délibérée. Captivant.


"In The Fire" est un monument de l'album. Dave est rejoint par Fredo, Meekz Manny, Ghetts et Giggs pour un morceau magnifique où chacun excelle. Échantillonant le "Have You Been Tried In The Fire" des Florida Mass Choir, la production de James Blake et Dave lui-même a quelque chose de "Kanyesque" grâce évidemment à la chorale omniprésente qui donne un supplément d'âme à cette instru finalement étonnante pour une réunion au sommet de rappeurs UK. Chacun a son moment pour retracer son histoire, des débuts jusqu'au sommet qu'il a atteint, et putain que c'est beau.


Une chanson comme "Three Rivers" ne peut laisse indifférent, perso, elle m'a tiré quelques larmes au point de devoir prendre quelques minutes pour me ressaisir (oui, je suis fragile sous mes 85 kilos). La chanson utilise des images époustouflantes pour couvrir les problèmes causés par la politique, auxquels les gens sont confrontés tous les jours. La première ligne du premier couplet vous attrape instantanément, "Imagine an island where the party never ends". Les lignes qui le suivent ne vous lâchent pas, imaginant un monde avec moins de problèmes et de soucis d'argent, rempli de plus de plaisir et d'amour, passant lentement à un ton plus sombre alors que Dave aborde le sujet du "scandale Windrush" , parlant d'une génération d'hommes et de femmes, pour la plupart originaires des Caraïbes, qui ont été invités en masse à venir travailler dans les îles britanniques entre 1948 et 1973. Puis en mars 2020, a été rendu public un rapport indépendant dénonçant les graves erreurs du ministère britannique de l’intérieur, qui, pendant des années, a menacé d’expulsion sans raison valable ces ressortissants d’origine caribéenne, alors qu'ils avaient quasiment fait toute leur vie au Royaume-Uni.
Le premier intermède traite de l'expérience de deux personnes expulsées et nous aide à comprendre à quel point le scandale était important.
Ensuite, Dave nous demande d'imaginer être placé dans un monde imparfait et "full of evil", à l'opposé du premier monde qu'il nous demande d'imaginer, se référant aux guerres des Balkans où des innocents qui utilisaient leur voix pour essayer changer leur monde ont été tués car le gouvernement choisissait d'utiliser la violence pour garder le peuple silencieux.
Il entre ensuite dans la perspective d'une personne spécifique, rappant sur la façon dont il s'est égaré après avoir échappé à la guerre, se frayant un chemin dans l'obscurité, l'amenant à se disputer avec sa femme et à battre ses enfants. L'homme se rend compte qu'il ne peut plus faire marche arrière et s'aperçoit que les gens, autour de lui, ont maintenant peur de lui. La conclusion est excellente car Dave détaille cette homme qui se regarde dans le miroir et qui voit le dictateur dont il avait autrefois peur. Bouleversant.
L'acteur de Get Out, Black Panther ou plus récemment Judas and the Black Messiah pour lequel il a reçu l'Oscar du meilleur 2nd rôle, Daniel Kaluuya gère l'outro magnifique de la piste, parlant de chercher des réponses dans le silence tout en expliquant que le racisme existe toujours aujourd'hui. Mais il le dit avec des métaphores intelligentes et de façon directe, franche et sans plainte. Incontestablement, une grande chanson.


"System" Ft Wizkid est la bienvenue à ce moment de l'album. Un morceau influencé par l'afrobeat et le dancehall, des genres très populaires au Royaume-Uni grâce à des artistes comme BurnaBoy et Wizkid. Ce dernier s'occupe ici du refrain avec sa délicieuse voix qui apporte une belle couleur au morceau. La production est jazzy avec des effluves nigérianes et la chanson porte une évidente esthétique estivale séduisante.


"Lazarus" est dans la même veine que "System" avec comme invité, Boj, l'un des pionniers de la scène Alté en pleine expansion au Nigeria. Signifiant "alternatif" et mélangeant afrobeats, pop et rap dans des hybrides de genres futuristes hyper fluides, Alté est décrit moins comme un genre et plus comme un état d'esprit. Bref "Lazarus" reste assez accrocheur et le refrain chanté en Yoruba (une des 3 langues du Nigeria) par Boj est plaisante et nous invite au voyage.


"Law Of Attraction" est un bijou Rn'B ondulant avec une Snoh ​​Aalegra à la hauteur de son éblouissant album "TEMPORARY HIGHS IN THE VIOLET SKIES" et un Dave toujours autant impliqué avec, encore une fois, une écriture intelligente à coup de jeux de mots bien pensés.
Snoh et Dave ont une réelle connexion grâce aussi à cette production douce et subtile de JAE5.
Une chanson sur une relation amoureuse qui a l'air de se terminer dans une ambiance de coucher de soleil. Flottant et passionné.


Puis arrive "Both Sides of A Smile", un nouveau monument sonore et lyric en deux parties.
Première collab entre Dave et James Blake (qui est aussi à la prod et sur d'autres titres de l'album) et c'est prodigieux.
Après une intro parlée de Nathan James Tettey, collaborateur de longue date de Dave, réalisateur et directeur créatif, Blake, sur un piano triste, fredonne de façon plaintive puis explique à l'auditeur qu'il n'y a pas de beauté sans douleur. Le couplet de Dave avec ShaSimone (invitée surprise) est étourdissant car chaque ligne fait mal à entendre, la douleur mise dans le couplet étant ressentie à chaque mot. De quoi parle la chanson? Dave s'aperçoit que ce qu'il fait pour sa compagne ne sera jamais suffisant car il semble aveuglé par son succès. C'est du moins ce qu'elle a l'air de lui reprocher. Pire, elle lui balance qu'elle ne peut plus supporter d'être trompée en lui démontrant sa culpabilité dans les achats de sac de grands créateurs qu'il lui a fait. Nous sommes témoin d'un amour en train de s'éteindre où une femme demande, en vain, où est l'homme qu'elle a connu par le passé, et déplorant qu'il a complètement oublié la femme qu'elle est. L'intensité de la voix de ShaSimone augmente en intensité dès qu'elle entre dans la piste jusqu'à ce qu'elle prenne complètement le relais de Dave, laissant tomber mesures après mesures, laissant l'auditeur en admiration. Elle aborde des sujets tels que ne pas vouloir gâcher ses "meilleures" années avec lui, ou toute relation d'ailleurs, lui rappelant qu'elle est une femme indépendante et qu'elle n'a vraiment pas besoin de Dave, tout en précisant que si elle montre son corps, c'est pour elle et pas pour quelqu'un d'autre. Elle fini par lui rappeler qu'elle avait mis sa vie en pause pour lui et qu'il ne l'a pas toujours traitée à égal.
James Blake revient sur le refrain, ce refrain qui, à ce moment là, prend tout son sens, ce refrain faisant référence à la façon dont ils ont laissé leur amour l'un pour l'autre se perdre et comment ils pensaient qu'ils seraient ensemble pour le reste de leur vie, pour finalement découvrir que "The future's just a lie". Mais aussi qu'ils survivront tous les deux et finiront des deux côtés d'un sourire, se référant à la façon dont ils seront tous les deux heureux, même l'un sans l'autre.
Dans la deuxième partie, Dave parle de son retour dans sa ville natale et de la façon dont tout le monde sait que c'est lui qui est de retour à cause de sa grosse voiture, se souvenant de ses vieux jours où il n'avait pas de tunes, devant regarder sa mère compter les centimes juste pour acheter un billet de train.
Puis Dave fait référence à la dispute qu'il a eue avec maintenant son ex. Il semble avoir du mal à passer à autre chose, à faire face aux mots qu'elle a prononcés. Il souhaite pouvoir racheter son amour mais il sait que cela ne le mènera nulle part, réalisant que l'argent ne résout pas tous les problèmes, admettant qu'il l'avait trompée plusieurs fois, une mauvaise habitude qu'il ne pouvait pas briser. Puis, il fait un voyage dans le passé, se souvenant d'un moment shopping lorsqu'il lui a acheté un sac Birkin. Ce souvenir lui rappelle qu'elle était meilleure que toutes les autres filles, ajoutant qu'il ne pourrait jamais être aussi bon qu'elle.
Enfin, s'approchant de la fin du titre, Dave met en garde les "haters", mentionnant quelques lignes sur son passé criminel. Et terminant son couplet, il laisse tomber quelques références, dont une très bonne, "You can ask James Blake, I ain't see the colour in anything, And then the world got darker than it's ever been".
La chanson se termine lentement avec sa voix qui s'estompe doucement en répétant : "It feels like my luck's been runnin' out" sur les magnifiques "Mmmmh" de James Blake, et ce rythme qui revient pour nous permettre vraiment de nous détendre et de digérer les paroles.
Une chanson époustouflante, grâce à James Blake créant de nombreuses couches complexes pour que ce morceau ne soit pas seulement trois artistes qui lâchent de magnifiques paroles sur une rupture, mais tellement plus que cela, contribuant à créer une expérience inoubliable.


Dave devient plus mélodique sur "Twenty To One", utilisant le chant, chose rare, et un flow simple et inhabituel. Il parle de la façon dont la police le suit et que s'ils l'attrapent, ses chances d'être libéré de prison sont minces, utilisant l'expression "Twenty To One" pour parler de tout cela. il raconte aussi à quel point il était difficile de dire à sa petite amie qu'il allait rompre avec elle tout en abordant le sujet de la violence dans les rues et comment il allait envoyer quelqu'un aux urgences, mentionnant qu'il n'y a pas d'amour dans les rues. Il tente aussi d'expliquer ici ce qu'il a traversé et le chemin parcouru. La production est magique, avec une instru composée d'un sample vocal, créant une ambiance un peu triste, tandis que le rythme est juste là, simple.


"Heart Attack" est un chef-d'œuvre lyrique. Dave y passe près de dix minutes à rapper, discutant de sujets importants sur un rythme assez simple. La chanson commence par un battement de cœur, suivi de quelques extraits de reportages évoquant l'augmentation de la violence, ou plus précisément des coups de couteau de ces dernières années. La production gérée par Dave, James Blake et Joe Reeves n'est donc pas très complexe mais subtilement touchant, contenant un instrumental influencé par le jazz qui intègre des échantillons vocaux relaxants, sans beat, peut-être un battement de cœur parfois, afin que cela ne perturbe pas le flux de Dave. Dave commence par rapper sur sa vie passée dans les rues et la violence dans laquelle il a été impliqué. Il parle ensuite de la façon dont il a dû faire face, la majorité de son temps, à des affaires de gang, probablement en raison de la violence dont il faisait partie. D'autres sujets abordés par Dave sont la façon dont un père somalien s'est enfui d'une guerre, pour voir son fils s'impliquer tragiquement dans les guerres de gangs au Royaume-Uni et soulignant le contraste des villes riches situées juste à côté d'endroits remplis de pauvreté. Puis Dave raconte comment il a changé son point de vue et s'est rendu compte qu'il doit vivre avec les gens qu'il aime car la vie est courte, un message pour ceux qui se perdent souvent dans leur travail et ne prennent jamais de pause, jusqu'à épuisement. Ensuite, Dave prend un chemin beaucoup plus sombre en parlant de sa première fois qu'il a voulu se suicider après avoir appris l'existence du père abusif de son ex, se sentant obligé de faire quelque chose car il est un homme. Il raconte comment il a eu peur de la perdre en s'approchant de la maison de ce salopard de père car réalisant que cela ne l'aiderait pas du tout et pire, qu'il n'arrivera pas à la protéger. Terrible! Et d'ailleurs, il explique qu'il a du mal à soutenir un potentiel innocent jusqu'à preuve du contraire car il a tellement vu de femmes agressées par des hommes.
Ensuite, il prend un moment pour regarder son enfance, se rendant compte que grandir l'avait aidé à apprendre combien ses parents avaient sacrifié pour qu'il soit heureux, travaillant dur pour mettre de la nourriture sur la table. Il parle combien un père, un vrai, présent, aimant, est important.
Puis il continue de laisser tomber quelques barres, parlant spécifiquement de la façon dont il met toute sa douleur sur chaque beat et freestyle, criant pour libérer son frère qui a été emprisonné à vie pour des accusations liées aux gangs qui a fait un mort, un jeune de 15 ans et envisageant de faire appel devant la Cour suprême.
Il envoie, aussi, un message aux jeunes du Royaume-Uni, leur disant de ne pas économiser d'argent pour acheter des armes à feu mais pour quitter le Royaume-Uni alors en essayant de leur dire combien la vie a plus de sens que la violence.
Sa voix sur la piste de dix minutes est incroyable, sonnant affamé tout au long du morceau, il ne manque à aucun moment d'énergie et n'arrête jamais d'impressionner, proposant toujours une nouvelle ligne époustouflante tout en utilisant des flows qui correspondent parfaitement à sa voix. Le rythme s'interrompt et Dave continue de lâcher des brillantes mesures jusqu'à la toute fin du couplet qui lui est beaucoup plus personnel. Un rap sans rythme, sans perdre sa concentration car toujours déterminé. David nous dit qu'il est loin d'être parfait et qu'il sera toujours reconnaissant d'être allé aussi loin, ajoutant que les Noirs ne sont pas les seuls à faire partie du crime tel que décrit par les médias, terminant son vers en disant "We got stories to tell and got places to be from my heart, that's the makin' of me".
L'outro est un enregistrement de - vraisemblablement - sa mère, qui est totalement désemparée, se souvenant du terrible quotidien auquel elle a été confrontée à son arrivée au Royaume-Uni et à quel point ça l'a dévasté malgré son refus d'abandonner. C'est extrêmement pénible à écouter tellement ses mots étouffés dans ses sanglots sont poignants.


Puis nous arrivons à la fin avec "Survivor's Guilt", qui parle de sujets tels que sa santé mentale, son ex, jusqu'où il est allé, sa controverse et comment sa mère l'a amené jusqu'ici.
Après un échantillon vocal de Jorja Smith alors qu'elle répète: "Fall too far to be sage and I know that I try but I", Dave prend un moment pour nous montrer qu'il n'est pas vraiment aussi parfait qu'il n'y paraît, toute cette piste étant essentiellement utilisée pour montrer qu'il est humain comme nous, même s'il peut sembler qu'il a une meilleure compréhension du monde, parler de la façon dont il fait face à l'anxiété, ne sachant pas où il va dans la vie, ce qui le fait parfois s'effondrer et pleurer. Il dit qu'il a toujours du mal à montrer de l'amour, rappant sur la façon dont il doit faire face aux difficultés de la vie. Nous découvrons ce qu'est la culpabilité du survivant lorsqu'il explique comment il se sent quand il est sensé être le plus heureux. Il souhaite que son frère soit là pour profiter de la belle vie qu'il a construite, et c'est à ce moment précis que cette culpabilité se montre, quand il s'amuse tout seul pendant que son frère dort en prison.
Poursuivant, Dave détaille une rencontre avec une Albanaise et comment il a été forcé de rompre car les relations interraciales ne sont pas acceptées dans la culture albanaise (et bien d'autres). Il ajoute qu'il ne voulait pas rompre mais qu'il y était un peu forcé à cause aussi des ragots sur Internet qui ont provoqué l'explosion de la rupture, ce qui lui a fait très mal.
Il passe ensuite sur le sujet de la célébrité, qu'elle a un prix et qu'elle est loin d'être parfaite à vivre, bien que rapper est toute sa vie que ça lui permet d'oublier son passé et d'embrasser ses cicatrices émotionnelles. Un peu plus loin, Dave s'excuse pour les tweets stupides où il a dit des choses pas terribles sur les femmes noires et dit qu'il veut être meilleur à l'avenir, agir en tant que voix pour toutes les femmes noires et aider à apporter des changements.
Il mentionne sa vie lors des tournées et concerts affectant son état mental. Il explique comment les premiers jours de bonheur s'estompent lentement et continuellement, l'affectant profondément. Il explique également à quel point devenir riche à un jeune âge était un peu effrayant car il ne savait pas quoi faire avec tout cet argent ou comment le gérer, avec une mère qui s'attendait à ce qu'il grandisse vite et prenne ses responsabilités comme elle l'a fait, elle, pour prendre soin de sa famille.
Dave, ensuite, accuse les politiciens d'être des menteurs et dit qu'il ne leur fera jamais confiance, les tenant pour responsables de nombreux maux de la société.
Terminant son vers, Dave prétend qu'il fera un film pour sa mère basé sur son histoire, avec pour bande originale, cet album, promettant qu'il nous mettra une larme à l'œil.
L'échantillon vocal de Jorja Smith sert d'outro, tandis que Dave rappelle l'acteur Daniel Kaluuya pour l'outro qui envoie un message formidable à la fin, expliquant comment "on nous apprend à mourir pour ce que nous défendons", mais que lui "veut vivre pour ce qu'il représente".
Une perspective optimiste, une fin d'album pleine d'espoir qui ferait vaciller le plus rigide d'entre nous.


**"We’re All Alone In This Together" ressemble à un film, avec la narration et la production cinématographique de Dave se réunissant pour brosser une image presque parfaite de notre monde à travers ses yeux. Chaque moment est vivant, David conçoit délicatement chaque scène et s'assure que tout a un but. Les featurings et les invités surprises pour raconter les outros sont tous essentiels à l'album.
Cet album est merveilleux dans presque tous les aspects et mérite des écoutes supplémentaires si vous souhaitez bien le comprendre et le digérer.
"We’re All Alone In This Together" est un voyage détaillé dans l'esprit de Dave qui fait face à certains de ses pires moments, ce qui nous permet de comprendre ce qu'il a appris de ces moments, de partager ses connaissances avec nous à travers sa musique colorée, détaillée avec des flux complexes, une production créative et une voix marquante qui font un travail de connexion sidérant.
Le natif de Londres nous rappelle enfin et surtout que même si nous avons tous nos propres expériences, la solitude que nous ressentons n'est pas due au fait que personne ne s'en soucie. La plupart du temps, c'est à nous, et nous seul, de résoudre nos problèmes. Comme sur "In The Fire", où l'on entend: "Tu ne peux pas marcher dans mes chaussures / Tu risquerais d'attraper un oignon." c'est à dire que nos chaussures ne sont que nos chaussures pour marcher et donc, personne d'autre ne peut vivre à notre place.
C'est définitivement l'expédition en solitaire dont Dave parle sur "We’re All Alone In This Together" et qui se retrouve sur la magnifique Cover.


En résumé, sa musique ne manquera pas de vous faire ressentir quelque chose au plus profond de vous, vous donnant l'impression qu'il est vraiment une personne ordinaire qui essaie de trouver son chemin à travers les nombreux problèmes que la vie d'aujourd'hui nous pose, en livrant un album extraordinaire.**


Le rappeur a maintenant deux albums classiques à l'âge de 23 ans.
Deux albums phares à un si jeune âge, c'est fou, et on a vraiment l'impression que son étoile va briller encore et encore dans les années à venir.
Et nous serons là pour en témoigner.


Classique!


9/10

BRKR-Sound
9
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Créée

le 1 août 2021

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