Si Bruce Springsteen s’est montré moins prolifique en sorties d’album ces derniers temps, les fans (dont je fais partie) avaient de quoi patienter : une autobiographie sortie en 2016, plus de 230 représentations à Broadway, l’enregistrement de ce show sorti avant les fêtes en 2018 et le concert disponible sur Netflix pour couronner le tout ! Le nouvel album du Boss, Western Stars, était pourtant très attendu.
Western Stars a été enregistré pendant l’écriture de l’autobiographie Born to run. On retrouve la nostalgie si marquante du livre dans cet album. Le 19e opus du Boss évoque une Amérique révolue à travers un style très californien et ce jusque dans l’iconographie du disque : des voitures, du jean, des chevaux, la route et les grands espaces. Ces thèmes sont bien sûr présents dans les chansons (comme Chasin’ Wild Horses ou Drive Fast (The Stuntman).
Un public non averti qui aurait laissé son souvenir de Springsteen dans les années 80 ou 90 risque d’être extrêmement surpris par le virage que prend l’icône du rock US. En effet, Western Stars est très innovant dans la discographie du Boss : les titres sont orchestrés presque jusqu’à la surdose ; ce qui donne un album mélodique auquel on peut reprocher sa monotonie. La voix de Bruce est posée, calme, loin de l’énergie si singulière habituelle (on n’a donc naturellement pas le droit à un « one, twoooo ! » avant un morceau). La voix est d’ailleurs ce qui surprend le plus dans Western Stars : Springsteen s’essaye à des refrains presque pop en prolongeant la note à la manière d’un Bowie (sur There Goes my Miracle ou Sundown).
Des innovations dont on se serait sûrement passé mais qui ont le mérite de témoigner du renouvellement de Springsteen qui sait, à bientôt 70 ans, encore nous surprendre et soyons honnêtes : nous plaire toujours autant !