while(1<2)
7.2
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Album de deadmaus (2014)

Peut être l'album que j'ai attendu le plus dans ma vie. J'ai attendu, en tant que fervent admirateur de Joel aka deadmau5, la sortie de l'album physique (double cd) car je ne voulais pas d'une version numérique achetée sur le web. Et bon dieu j'ai attendu. Je ne l'ai reçu que le 5 Juillet alors que la sortie officielle en France était le 24 Juin. Merci les réseaux de distribution Virgin.
J'avais déjà entendu quelques extraits (les 4 singles étant sortis) et j'étais subjugué par la puissance de tels morceaux qui mélangeaient les genres (de la progressive house, de l'électro, de la techno, du classqieu, du funk (!),...)
J'ai écouté chaque morceau, un à un, et je les trouve fantastiques. On sent qu'ici deadmau5 a voulu prouver à son public qu'il n'était pas un dj (combat qu'il mène depuis de l début de sa longue carrière) qui produit uniquement de la "dance music" mais UN MUSICIEN. Et c'est réussi.

Le défaut de l'album réside dans le fait qu'il semble être un catalogue de morceau, sans suite très logique et tenant plus de la démonstration que du véritable exercice de prodcution...
Mais soit, les morceaux sont tous tellement puissants et beaux que ce "défaut" (qui reste mineur - qui va se plaindre de payer le prix d'un album normal pour un double album contenant 25 morceaux et plus de 2h de musique ? -) est vite oublié.
Un Chef D'Oeuvre de musique électronique (et pas que d'ailleurs), incompris malheureusement...
C'est vrai on est loin des albums précédents de deadmau5 qui offraient de la tech et de la progressive à volonté. Mais n'est - ce pas normal qu'un artiste évolue ? Et ici l'évolution est majeure et magnifique.
A ceux qui espérait un album dance commercial, deadmau5 vous dit bye !

Merci Joel pour ces moments de musique qui me font encore trembler.

Morceaux :
CD 1 :

- Avaritia : Une ouverture puissante à l'album. Une introduction d'une minute plonge l'auditeur dans un univers calme, cassé (ou complété, à vous de choisir) par une ligne synthé au son pinçant qui s'arrête aussi radicalement qu'elle est apparue pour laisser place à un drop minimaliste entrainant avec en toile de fond les 5 notes redondantes qui permettent de ne pas oublier la mélodie. 9/10

- Coelacanth I : Un nom étonnant pour un morceau de 3 minutes étonnant. Ici deadmau5 donne le ton ; son album ne sera pas un album dance. Ici c'est de la "vraie" musique (pour les puristes) : synthés, piano, violons créent une mélodie sublime qui fait transition. 9/10

- Ice Age (deadmau5 Remix) : Véritable surprise. Quel genre c'est ?? de la pop ? De l'électro ? De l'electronica ? Du Drum 'n' bass ? En tous cas c'est hypnotique, détendant, entrainant à la fois. Je n'ai réussi à apprécier et à comprendre cette chanson (car oui il y a des chants - d'ailleurs très bons - ) qu'après plusieurs écoutes. Ici deadmau5 a prouvé et définitivement donné le ton à son album. 10/10

- My Pet Coelacanth : Ahhhh enfin ! Les amateurs de dance et de progressive house digne du vieux deadmau5 vont être contents. Ce morceau est une tuerie. Une mélodie, qui comme à son habitude, dresse un ryhtme que l'on arrive à comprendre et à caler qu'une fois le drop lancé par un "fuck" qui claque bien ( et qui malheureusement donne à l'album entier son "Explicit Content"...) Un vrai morceau de club dans lequel ont retrouve notre deadmau5 d'avant... tout en ne délaissant pas celui d'aujourd'hui grâce à un couplet qui reprend le morceau Coelacanth I avec quelques tons plus bas.
Certains crietont au recyclage et à l'arnaque d'autres (comme moi) y verront ici une preuve que deadmau5 est un génie musical, réussissant à produire plusieurs morceaux avec une même base. 10/10

- Infra Turbo Pigcart Racer : le plus long titre de l'album pour le morceau le plus long de l'album : 9 minutes 36
Et l'on est attristé qu'il soit si court. deadmau5 ici prend son temps de dresser une mélodie qui passe d'un niveau sonore très faible à une montée en puissance accompagnée d'un synthé aigu et pinçant (le même que dans avaritia) et de bruits de voitures de courses. Le tout guidant vers un drop de progressive sublime suivi d'un couplet qui mélange deux synthés en même temps. Du grand art ! 10/10

- Terrors in my head : de l'électro décalé, torturé, mélangeant les ryhtmes les sonorités et les drums.Un couplet apaisant au piano accompagné de sonorités lointaines et nocturnes menant vers le retour des sons torturés électroniques et du drop initial. C'est parfaitement géré. 9/10

- Creep : S'ouvrant comme un morceau au piano seulement, rappelant les thèmes de Thomas Newman dans ses films, il s'enchaine sur un "drop" torturés, utilisant les sons dubstep mais sans leur agressivité habituelle et les adaptant à un rythme introuvable. 9/10

- Somewhere Up Here : Une mélodie lente au synthé s'enchaine sur une guitare basse donnant un côté rock 80's à l'ensemble. Ajoutez à cela une ligne de piano, une batterie, et des voix féminines rappelant des fantômes et vous aurez un morceau d'un autre univers, hypnotique et détendant, presque lounge. 8/10

- Phantoms Can't Hang : LE PLUS BEAU MORCEAU et de l'album, et de Deadmau5 et de tous ceux que j'ai put entendre dans toute ma vie. Découverte en avant première lors de son mix de l'UMF 2014 Phantoms Can't Hang est le mix parfait entre une mélodie sublime au synthé très répétitive, un drop presque bouncy, digne des meilleurs morceaux de progressive house et un couplet hypnotique mêlant de sublimes lignes de synthé à un chant féminin lointain, presque inquitétant (ici encore des fantômes). Le tout pour retourner sur un drop monumental et surpuissant. Morceau longuement mûri par deadmau5 (on peut déjà entendre ces voix dans ses démos "Orange File" et "Blue File" qu'il avait sorti dans son EP "Project 56", il en a créé une autre version qui reprend le même thème et qui offre ici une version plus progressive et moins calibrée pour les clubs, "Where Phantoms Sleep".
En tout cas ce long voyage hypnotique, sublime, inquiétant et détendant de 9min 15 reste le plus beau moment de tout l'album. 10/10

- Gula : Morceau surprenant. En effet deadmau5 l'ouvre avec 2 petites minutes de pianos simple radicalement stoppée par un drop minimaliste violent, qui rappelle étrangement Avaritia, le premier morceau. Cette ressemblance se confirme quand le couplet commence et ue l'on retrouve exactement le même thème que dans ledit morceau. Certains crieront encore au recyclage et à l'arnaque... 9/10

CD 2:

- Acedia : Structure identique à "Gula". Ouverture sur un thème détendant au piano, drop minimaliste et violent coupant radicalement avec l'ambiance, couplet ici plus électro car ajoutant un son étrange, qui casse le rythme et nous perd un peu dans le second drop, bien plus explosif. C'est maîtrisé comme jamais. 9/10

- Invidia : Morceau tout droit tiré de son EP "7", rien n'est modifié, seul reste le thème inquiétant et lent au piano (dissonant parfois). Alors que deadmau5 avait ajouté des drops à ses morceaux de "7" ici il laisse celui ci intact et se permet une pause dans un album qui a commencé fort. 8/10

- Errors in my bread : un véritable morceau d'électro. Des sons électriques, metalliques, des drums qui claquent (à la sauce Gesaffelstein), un ryhtme saccadé qui contraste avec infaillible constance des drums. Un couplet au piano simple, comme à son habitude maintenant, vient séparés les deux drops. Un inspiration sur les Daft Punk dans leur bo de TRON peut être ? 8/10

- Survivalism (deadmau5 Remix) : Pour moi la tâche de l'album. Un son pop rock très bizarre, accompagné par un chanteur à la voix (volontairement) saturée, chantant (volontairement) faux...
Mais ici on est dans du rock avec des basses, des guitares, la voix saturée, la batterie...
Et je déteste. Ici deadmau5 veut vraiment prouver qu'il n'est pas un dj. Et il réussi. Mais ça me déplait grandement. 2/10

- Silent Picture : Un mélodie puissante, profonde, accompagné de quelques notes de guitare accoustique, le tout sur des bases de synthé prenantes et hypnotiques. Une pause musicale. 9/10

- Rlyehs Lament : Un rythme lent, des sons électro, un minimalisme assumé. Vient s'ajouter une base rythmique aggressive aux sonorités dubtep parfois trop exagérérées qui gâche un peu le morceau. Pourtant le morceau se clôt par la fin de la mélodie et une addition de ces sons qui sonne ici très juste. A croire que le mélange entre les deux sonnait faux... 7/10

- Superbia : Tout droit sorti de "7", ce morceau au piano et au rythme absolument introuvable reste un moment magnifique dans le cd. La mélodie, répétitive, lancinante, donne les larmes aux yeux, on y voit un espoir... Une vraie surprise et un moment court mais sublime. 10/10

-Mercedes : Similaire à "Infra turbo Pigcart Racer", ce morceau permet à deadmau5 de retrouver un style plus progressive. A l'instar de "Infra..." le morceau débute tout de suite, la mélodie, très "deadmau5ienne", est de suite donnée, le rythme est fixé (128bpm, classique) le tout est ettouffé et ne sera réellement libéré qu'une fois le son de moteur vrombissant déclanché et le drop explosé au bout de trois minutes. Excellent. 9/10

- Bleed : Alors qu'une première version avait été diffusée par l'artiste lui - même sans jamais être sorti officiellement, deadmau5 a retravaillé son morceau, le racourciçant un peu et limitant les sons qui rendaient la fin du morceau précédent presque désagréable à l'oreille. Ici tout est étouffé, calfeutré, pour une mélodie sublime, émouvante, qui donne la larme à l'oeil et fait réfléchir. Un vrai moment d'intimité offert par des synthés et des violons tous sublimes. Le tout pour finir sur une sorte de drop étouffé en 128 bpm qui donne durant quelques secondes l' envie d'être heureux. 10/10

- Ira : Morceau original de l'EP "7". Le thème inquiétant, sombre et pourtant féérique contraste avec le titre et lui donne parfaitement raison à la fois. Un morceau qui laisse un goût amer dans la bouche et qui hypnotise. 9/10

- Monday : A mon goût la seconde et ultime erreur de l'album. Des notes de guitare sèche nous font croire dans un album de pop américaine basique. Heureusement une base rythmique pas très jolie vient s'ajouter et nous ramène tout de même dans un univers plus éléctro. Mais on est plus dans du lounge d’ascenseur que dans du vrai deadmau5. Arrête de vouloir imiter tes copains Daft Punk (les voix du morceau ressemblent étrangement à celles robotiques du duo français) et Tycho (guitare et synthés mélangés sont le style du producteur) et refais nous du deadmau5. 3/10

- A Moment To Myself : Titre qui aurait dut être donné au morceau "Bleed". En effet ce dernier était bien plus intimiste et faisait plus réfléchir que le morceau d'ici. Un thème au piano simple, accompagné de sonorités rappelant des oiseaux éléctroniques et d'une base rythmique tout droit sortie d'un vieux vynil. C'est un exercice d'électro interessant mais auquel je n'adhère pas. 6/10

- Pets : Enfin. Avec "Phantoms Can't Hang" et ce morceau on frise le génie. Ce morceau est une ode à la joie, au bonheur, à l'été. Si vous voulez avoir le sourire sautez tout de suite sur ce morceau qui fait voyager, rêver, rire, pleurer. Tout ça avec la même mélodie pendant 7 minutes 30. Du grand art. De la progressive house, de la vraie. 10/10

- Coelacanth II : Suite de "Coelacanth I". S'ouvrant sur un synthé aux allures de sirène et se poursuivant sur de puissantes basses vite rattrapées par un thème lent et joli au piano. Des sonorité nouvelles, qui font penser au minimalisme d'un Philip Glass. C'est beau, c'est détendant, c'est puissant et... c'est réussi. 9/10

- Seeya : Le morceau le plus ettonant de l'album (excepté Survivalim Remix que l'on oubliera trèèèèèès vite). Ici deadmau5 s'attaque au funk et le maîtrise parfaitement. Une base ryhtmique ultra entrainante. Un son de basse excellent accompagné par des sons électros torturés. Le tout porté par la/les voix agréable(s) de Colleen d'Agostino. Le couplet porte le thème de la chanson tandis que le refrain offre un changment bref. Les 6min40 dela chanson passent très vite et le tout clôt un album magnifique, parfois inégal, long mais puissant. 10/10
Charles_Dubois
9
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le 24 juil. 2014

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Charles Dubois

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