Wish You Were Here
8.5
Wish You Were Here

Album de Pink Floyd (1975)

Pochette mythique, on sort le CD (vinyle ?), on clique sur l'album depuis Spotify, et s'affiche cinq noms bien lugubres, cinq musiques qui à l'image de la pochette, sont arrogantes, tempétueuses, ou soignée, délicate.

Plus que mythique, la première des musiques s'ouvrent sur un rayon de lumière musicale qui descend et nous amène, bercé par ce son étrange et élevé, accompagné par ce strident céleste, la guitare joue quelques notes et on comprend que l'album sera une référence, une ode que se passeront les amoureux de la belle musique. Céleste, mélodieuse, presque dépourvue de paroles, pleines de longues phases mélodieuses, où joue une guitare le rôle de la voix, l'univers Pink Floyd tel qu'on l'aime. L'habituel des grands classiques du groupe, le saxophone qui accentue cette origine blues des Pink Floyd, les ramène toujours à cette mélancolie (qui selon les chiffres de Spotify, a envoyé plus de gens dans l'espace que la somme des programmes spatiaux). Sur cette fin très jazz on est presque déçus, que pourrait on vivre de mieux?

Et dans une genèse invisible, la musique tombe sur l'un des plus grands classiques oubliés des Floyd, un rythme très marqué, sans manquer d'évoquer le début de Time. Mais très vite la guitare acoustique arrive, et sur les doigts de Gilmour qu'on devine, arrive la magie. C'est ainsi tout du long, sur l'entier de cette machine de musique, qui n'est pas non plus sans évoquer le bruit d'un robot d'usine, David Gilmour et sa bande (c'est lui qui chante j'entends) semblent dominer la machine, qui ne cesse de revenir par dessus la guitare via d'inlassable son électronique bien trop forts mais pourtant mélodieux à souhait. Et au final à la fin, qui gagne ? La guitare ou la bande des british endiablés ? Welcome my son, Welcome to the Machine, peut-on conclure agrémenté du rire de bourgeois snobinards.

On enchaîne ensuite sur une musique plutôt arrogante, plutôt aguicheuse, avec son solo bien marqué, bien play boy, ça reste les pink floyd, c'est parfait, mais on sent que cette musique décrit un modèle de réussite rien qu'à écouter les transitions musicales, maintenant en notant l'absence de la magie toute particulière au Pink Floyd, on comprend bien mieux les lyrics, et toute l'hypocrisie voulue et rendue musicalement par les Pink Floyd.


La musique suivante, elle est d'une sincerité poignante, le titre qu'on peut j'imagine traduire par "j'aimerai que tu fus là", est à la fois une musique qui témoigne de ce que chacun peut se demander, autant que de l'hypocrisie que peut vendre ce monde, une magnifique épopée personnelle et universelle, ce qui décrit magnifiquement en soi les Pink Floyd en général. Mit bout à bout avec l'autre musique, on a donc la face du monsieur en feu, et la face de la beauté, de la sincérité, et donc une vision plus proche du paradis que de l'enfer. L'aspect personnel de cette musique est caractéristique de son attribut éponymique, et l'homme sur la pochette serre la main à son homonyme en feu.

Dans ces deux musiques tout n'est qu'accepter ce que l'industrie de la musique ont fait des jeunes rêveurs qui prenaient du LSD en compagnie de Mick Jagger dans le plus célèbre des appartements de rockeurs de Londres.

Et se finit donc l'album sur la deuxième (les dernières) parties de Shine On You Crazy Diamond (pt6;9). Musique qui finit donc leur chemin dans l'industrie musicale.


On peut donc comprendre que cet album et un parfait descriptif de ce qu'on pu être les Pink Floyd depuis les jeunes diamants qui devaient briller, de jeunes rêveurs adolescents qui fasaient une musique dépourvue de tout aspect commercial, jusque des artistes ayant presque perdus leur fantaisie et leur magie par la faute d'une industrie musicale trop vorace et exigeante. Puis l'acceptation de ce qu'ils sont, leur nom qui devient celui de légendes, leur place se fait, et peut à nouveau briller l'étrange diamant que sont les Pink Floyd.


Autant ne pas donc douter que cet album est parfait, et qu'il a tout des albums des plus grandes légendes, prouesses, un thème, des messages, des performances... tout y est pour que chacun y trouve son pain, son vin, son ablution et quelques phrases à dire à son Dieu le soir.

cape5555
9
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le 12 janv. 2023

Critique lue 28 fois

cape5555

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