« Ouais, Dark Side c’est vachement surestimé et surproduit à mort. Mais Wish You Were Here c’est super bien, épuré, raffiné, plein d’émotions. Le chef-d’œuvre quoi ! ».
Pffff, les gens aiment tellement faire leurs intéressants. Ça m’a toujours fait rire d’ailleurs de voir cet album dans le top 10 du site, au milieu d’autres « perles » du jazz et du classique. Du genre « Le MESSIE du Rock Progressif ! Et MEME du rock tout court ! ». Mouais, c’est Pink Floyd quoi, le groupe le plus surcoté de la planète.
Cet album, je ne l’ai jamais aimé. J’ai eu beau l’écouter de nombreuses fois, rien y fait.
Faut être sérieux deux secondes : Le rock progressif c’est bien sympa, mais si c’est pour en fait faire traîner un morceau pendant 150 ans sans qu’il se passe grand-chose, ça n’en vaut pas vraiment la peine non ? Je me souviens avoir vu un jour un commentaire sur YT pour une vidéo de Shine On : « After 8 minutes, most of the songs are stopped. But for Pink Floyd, the song just begin ». Ouais ouais, mais laissez-moi alors poser une question tout à fait légitime : « Si la chanson ne commence qu’à partir de 8 minutes, alors A QUOI a servi les 8 premières minutes ? ». Et là j’entends les réponses fuser : « Mais enfffiiiiin, cette chanson est un chef-d’œuvre ! Il lui faut une longue introduction pour la rendre grandiose. C’est CONCEPTUEL ! ».
Ahha conceptuel, voilà un terme qu’on retrouve souvent dans le rock progressif. Comme si des morceaux dépassant les 10 minutes devaient forcément avoir un sens. Désolé mais les 4 premières minutes de Shine On ou Gilmour ou nous balance quelques petites notes de guitares sur de jolies nappes de claviers, non seulement je m’ennuie assez vite, et si cela se veut émouvant, je trouve justement qu’il en fait trop. J’imagine trop Gilmour les yeux fermés en droit de jouer ces notes qui lui viennent droit du cœur, HURK.
Bon dès que le morceau envoie son riff pas forcément très fin, là ça part sur de meilleures bases. J’aime surtout quand la guitare attaque bien les notes et ne se contente pas juste d’envoyer des petites notes par-ci par-là.
Et puis les couplets, ENFIN. Y a plein de bons trucs dedans, genre les chœurs féminins en retrait, c’est très beau (surtout lors du refrain). Ou le passage entre les deux couplets, chargé d’émotions. Puis après ça part en free jazz pour envoyer toujours plus d’émotions, comme si ce n’était pas suffisant.
Ohhhh, pauvre Syd Barrett, ce qu’il doit être malheureux. Oui mais Syd Barrett n’en a rien à foutre. Il a jugé que Shine On était de la variet et s’en est allé faire plein de stupidités à Abbey Road. Limite je veux dire, j’aime bien l’esprit de Syd. Le mec écrivait des chansons sur des gnomes et des épouvantails, c’était quelqu’un qui était heureux et qui ne cherchait pas à glisser un quelconque message dans ses compositions. Evidemment, le LSD lui a un peu cramé le cerveau, mais son génie en a explosé. Je ne suis pas forcément fan de son travail après mais j’aime ce genre d’état d’esprit. Et voilà qu’on commence à écrire un album pour lui rendre hommage, que des milliers de personnes maintenant arrive et se disent « Ohhhhh, pauvre Syd !!! ». Mais le mec n’a jamais rien demandé ! Enfin, laissez-le tranquille quoi, il en veut pas de votre pitié ! Ouais, ça me débecte ça.
SECONDE PARTIE
Après Shine On, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’un morceau deux fois moins long soit une bien plus terrible purge. «WELCOME MY SON WELCOME TO MACHINE » avec les vocales affreuses de Gilmour, voici un morceau soit disant pré-indu qui ne va pas bien loin dans sa critique de la société du disque (vaste programme), nous balançant des tonnes et des tonnes de synthés datés et bien laids.
Je crois qu’ils ont compris une chose au milieu de cet album : Faire appel à un nouveau musicien pour signer le seul morceau correct de cet album, Have a Cigar. Enfin signer c’est vite dit, je ne suis pas sûr que Roy Harper ait véritablement bénéficié de droits sur cette chanson. Ahha on est pote avec Syd pour faire en sorte qu’il bénéficie des sous qu’il mérite, mais Clare Torry, Roy Harper, ils peuvent bien se faire voir ! Sacré Pink Floyd.
Bon, mais en quoi elle est bien cette chanson en fait ? Eh bien si on enlève ces synthés qui ont horriblement vieillis, ce refrain assez débile, on a une chanson plutôt cool et surtout énergique (y a même un solo véloce et assez long à la fin), tout en étant la plus courte de l’album. Et voilà quoi, ce n’est pas un chef-d’œuvre mais pour une fois ils n’en font pas trop après la montagne d’émotions puis de synthés qu’ils nous ont envoyé sur les deux précédents morceaux.
WISH YOU WERE HERE
Ensuite, le fameux morceau-titre. Dans ma première critique j’avais dit un truc du genre : « La guitare acoustique n’avait jamais été aussi fine ». Bullshit, je ne l’ai absolument jamais pensé. Ça doit être le premier morceau que j’ai écouté de PF et que j’ai toujours régurgité. Désolé quoi, mais ce riff je n’ai jamais pu le saquer. Tellement pas fin avec l’autre gros balourd de Gilmour qui fait des chœurs assez stupides derrière.
Bon et maintenant j’en viens à une partie qui m’agace de Wish you Were Here : Un album-hommage à Syd Barrett. J’ai déjà dit que je n’aimais pas ça, mais ce qui m’agace surtout c’est de ne pas me retrouver dans ces tonnes d’émotions que l’album cherche à m’envoyer. J’ai toujours l’impression que l’album s’adresse à Syd et uniquement à Syd. Je veux dire, qui se retrouve dans les paroles de la chanson-titre ? J’ai essayé de l’interpréter de toute les façons il n’y a pas moyen. Je n’ai pas de camés ou de fous dans mes amis.
Bah, y en aura toujours des pour se prendre de pitié pour le pauvre Sydounet.
« Magnifique chanson :')
Des paroles sublimes, une voix qui nous prend aux tripes, une mélodie qui nous emporte... Ah, c'est beau c'est beau c'est beau <3
Je sens les larmes monter quand je l'écoute, et quand j'ai lu la traduction pour la première fois j'ai éclaté en pleurs. Un chef d'oeuvre, ce groupe était mythique.
Les autres ados de mon âge qui écoutent One direction ne savent pas ce qu'ils loupent! »
Sérieux, est-ce que j’ai vraiment besoin d’argumenter quand je lis ça ?
FIN
La deuxième partie de Shine On (enfin pardon, Parties VI – IX) est pas mal voire meilleure, mais évidemment, comme on a fait une trop longue introduction, on ferra une trop longue conclusion. Il y a peut-être des gens qui aiment cette dernière partie ou Wright nous fait un show de ses talents sur des synthétiseurs qui sentent aujourd’hui la poussière. C’est assez écœurant, tout comme la partie VIII d’ailleurs qui ne sert à rien (en musique d’ambiance dans un bar c’est très bien, mais sinon euh, non merci quoi).
Mais je n’ai rien contre les deux « premières » parties (ahhh, cet enchaînement entre les deux… meilleur moment de l’album). Surtout la partie V en fait, bon le début est très chiant (si il vous faut 3 minutes pour préparer le morceau...), mais le reste poignant grâce à cette guitare : De l’émotion pure mélangée à de la folie.
Ehhh voilà.
Franchement j’ai tellement écouté cet album qu’il me sort par tous les trous de nez maintenant. M’étonnerait que mon avis change avec le temps.
Dieu merci il y aura Animals après, un album qui se bougera un peu plus le cul cette fois.
BONUS : http://youtu.be/rfN9zSL3qYI
Je m’écoutais ça juste avant de me replonger une fois de trop dans les méandres de Wish you Were Here. Ce n’est pas mieux qu’un morceau de 15 minutes de PF ça ? :oui:
…
Comment ça je pousse le bouchon un peu trop loin ?