Tout au long du jeu j'ai réfléchi à quelque chose. Dans les années 80 comparé à aujourd'hui, les salles d'arcades étaient omniprésentes. La difficulté s'est vite révélée être une très bonne idée marketing car 1) Les jeux étaient relativement courts, et 2) Le joueur allait ainsi devoir dépenser ses pièces plus facilement. Des que la première pièce était entrée dans la fente de la borne d'arcade, le joueur commençait à entrer dans une spirale infernale et au bout d'un moment, il ne pouvait plus lâcher le jeu car après tout, "C'est dommage d'arrêter après être allé aussi loin/après avoir dépensé autant". Un peu comme au casino oui.
Bien des jeux sont sortis ainsi. Tous n'étaient pas mauvais, je pense par exemple à Ninja Gaiden qui n'était pas trop punitif et offrait un vrai challenge au joueur. Mais d'autres ne posaient aucunes limites et se foutaient complètement de ce que pourrait ressentir le joueur. Le roi des escrocs, c'est bien sur Ghosts'n Goblins qui a probablement était une bonne source d'inspiraton à Super Meat Boy, à d'autres.
En bref vous comprenez, la difficulté des années 80 par rapport à aujourd'hui s'explique juste dans un but de se faire du fric. L'arcade est maintenant mort, le jeu vidéo change de stratégie et devient plus casu. Evidemment cela provoque la colère des anciens, fiers d'avoir réussi il y a longtemps à passer le niveau aquatique de Tortue Ninja (tout en ayant oublié la douleur de toute ces après-midis perdues à jouer à la NES pour y arriver). Mais chers sceptiques, n'ayez craintes, Newgrounds lui ne vous a pas oublié. Arrive le messie, le sauveur d'une génération, j'ai nommé Super Meat Boy.


Cumulant les références aux vieux classiques, à commencer par les symboliques initiales SMB car voilà un jeu de plateforme qui revient à la simplicité du premier Mario : Un bouton pour sauter, un bouton pour courir, les flèches pour bouger. Rien de plus simple, la recette parfaite. Niveau difficulté par contre, Meat Boy ressemble ici beaucoup plus à un The Lost Levels ou le hack Kaizo Mario World, des jeux punitifs sur la moindre petite erreur. Un saut un peu trop court, un peu trop à gauche, une course un peu trop vite ou pas assez et vous êtes bons pour recommencer tout le niveau. Le jeu ne vous laisse parfois même pas le temps de réfléchir, c'est dire.
"On apprend de nos erreurs", ça n'a jamais été aussi vrai. Le jeu est un immense trial and error destiné à vous en faire baver. Oh vous finirez par réussir ne vous inquiétez pas, votre sang-froid sera juste mis à l'épreuve. Et vous savez, en faisant et refaisant ces niveaux, j'ai eu cette impression qu'à force d'apprendre de mes erreurs je devenais une machine dont les gestes finissaient par être innés, quel amusement. Parfois d'ailleurs, la machine déraillait et je mourrais sans cesse au premier obstacle, comme un symbole d'une profonde lassitude.
Evidemment j'ai fini le jeu, tout simplement pour qu'on ne me dise pas que je n'ai fait qu'essayer et pour critiquer en toute légitimité. Evidemment j'ai trouvé cela de plus en plus mauvais et j'ai quand même continuer tel un consommateur d'arcade qui se dit "C'est presque fini." en mettant sa 99ème pièce. Heureusement j'avais du retard musical à rattraper, il me fallait dont une activité à côté si futile soit-elle.


Joueurs, je ne vous comprend pas. D'habitude un jeu c'est amusant, et là... Pourtant je ne suis pas du genre à m'énerver, mais ce jeu m'a fait mettre au plus bas de moi-même et j'ai du difficilement lutter contre ma haine. Et je ne comprend pas comment par exemple des gens peuvent mettre une note au-dessus de 8 sur un jeu auquel ils ont eu d'importants excès de colère, dans le fait d'avoir fini un jeu et qu'importe la haine qu'on a donné. C'est aux frontières du réel pour moi !
Je sais pas. Peut-être que c'est moi qui suis nul à chier. Peut-être qu'il y a des gens qui préfèrent passer plus d'une heure sur le même niveau plutôt que, je ne sais pas, regarder un bon film par exemple. Ou alors j'ai laissé supposer que psychologiquement, c'est pour prouver que t'en as des grosses.
Le bon truc au moins dans tout ça, c'est de me conforter dans l'idée que j'ai bien fait de ne pas avoir vécu le soi-disant âge d'or du jeu vidéo. Car si ça avait été le cas, je n'aurais pas eu un FF9 ou un Medievil pour commencer à jouer, j'aurais eu des jeux injustement difficiles. Et ça aurait été dégueulasse.

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le 28 mai 2014

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stevenn33

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