Joli... mais on sent la fatigue. Fatigue bien compréhensible au demeurant : comment surpasser le Meilleur Album De Tous Les Temps™ ? Ce n'est sans doute pas par hasard que 1974 a été la première année sans album de Pink Floyd depuis leurs débuts.
Au final, Wish You Were Here vaut davantage pour son potentiel émotionnel que pour la qualité de la musique en elle-même : Shine On You Crazy Diamond, c'est à moitié sublime (les dix premières minutes, jusqu'au saxophone) et à moitié soporifique (la reprise ! mon Dieu, rarement un artiste aura hurlé aussi clairement à la face du monde « non, c'est pas facile facile de remplir les deux faces d'un vinyle 33 tours »). Les trois autres chansons sont jolies, mais anecdotiques : la première se repose entièrement sur de lourds synthés pour construire une atmosphère dans laquelle on entrera ou pas, la deuxième est un rock bluesy que des dizaines d'autres groupes auraient pu sortir à l'époque (faire appel à un chanteur externe n'aide pas à lui donner une identité propre), et la troisième est une jolie ballade comme Roger sait si bien en faire, mais ne vaut pas un bon vieux Green Is the Colour. (D'autant que côté paroles, on a connu ledit Roger plus en forme qu'ici...)
Mais bon, Syd, voilà. Donc six.