Jusqu'à la mort, et même à mon enterrement j'en veux.
Trois ans après le magistral Controlling Crowds, on se doutait que le nouvel opus d'Archive serait attendu de pied ferme.
On aurait même pu craindre que Darius Keeler et Danny Griffiths ne se contentent de refaire du Controlling Crowds, sans aucune évolution, sans aucune remise en question, dupliquant à l'infini une formule qui avait parfaitement marché, quitte à s'en rendre malade. Mais c'est mal connaître Archive, un groupe qui, par deux fois au moins, c'est immolé par le feu pour mieux renaître de ses propres cendres sur des bases musicales complètement nouvelles.
Une fois de plus, Archive a décidé de prendre le public à contrepied en sortant, à mon sens, l'album le moins accessible que le groupe ait jamais proposé. A la première écoute on est immédiatement frappé par la complexité des morceaux, des rythmiques déconstruites à la limite de la frénésie. On est également interpelé par la remarquable fluidité de l'ensemble.
Car rarement un album d'Archive n'aura été à ce point cohérent, homogène. On passe d'un morceau à l'autre sans vraiment sans rendre compte et, certes, le fait que beaucoup de morceaux soient enchaînés sans pause -et même mixés- y est pour beaucoup, mais au delà de ça, un fil conducteur semble lier l'ensemble, du premier morceau au dernier, comme si l'on écoutait une histoire musicale.
Alors bien entendu, ce genre d'album, il faut le jouer plusieurs fois avant de pleinement l'apprécier, il faut apprendre à l'aimer en quelque sorte. Un peu comme la première gorgée de vin que vous avez bu et qui vous a arraché une grimace quand vous étiez gosse, et qui, a su, au fil du temps, ravir vos papilles.
With Us Until You're Dead contient toutefois quelques morceaux qui, si vous leur en laissez le temps, vont cahtouiller vos oreilles. A commencer par l'intro de l'album, le déchirant Wiped Out qui fera se dresser les poils sur vos bras dès les premières notes de synthé, ou encore le sublime (et je pèse mes mots !) Twisting et ses notes tantôt sucrées, tantôt saturées voire presque haineuses sur lesquelles David Penney arrache sa voix.
Sans conteste un très bon album d'Archive qui, même si il en déroutera certains, semble marquer un nouveau virage artistique (un de plus) pour le groupe. Et tant mieux !
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