La combinaison black, death et grindcore, bien que peu courante, fonctionne très bien quand on maîtrise la recette, dont la stabilité est proche de celle de la nitroglycérine. Ça donne un truc atroce comme le regretté Knelt Rote.
Infernal Coil est un groupe de Boise, Idaho, dont le frontman, Blake Connally, vient du grindcore (à tendance vegan, comme Cattle Decapitation, et anti-bigoterie). Ce projet se situe donc plus ou moins dans une suite logique.
A l'écoute des deux premiers EP, aux visuels de couverture très soignés dans des styles très différents, on retrouve cette ambiance de fin du monde à laquelle on s'attend, mélange de violence cathartique et de noirceur maléfique propres aux sous-genres dont le groupe s'inspire.
L'album démarre pied au plancher sur un morceau d'un rare violence. On sait dans quel style on se situe dès les premières secondes. Son intensité n'a d'égale que sa courte durée, il est aussi brutal qu'accrocheur. Si on en restait là, on se ferait un bien fausse idée de ce dont ce combo est capable.
En effet, on notera rapidement que la durée des morceaux est loin d'être homogène : on a de l'expéditif, principalement les deux premiers titres, et de la compo à rallonge. C'est sur ces dernières qu'on se rend compte à quel point la musique du groupe peut être variée, tout en gardant la même intensité et en maintenant son auditoire en haleine.
On retrouvera ainsi tour à tour du doom, de l'ambient qui aèrent judicieusement les passages blastés. Le noise et quelques samples bien glauques sont aussi de la partie, le tout étant fort bien intégré.
Sans donner vraiment dans la subtilité, Within A World Forgotten est une œuvre non dénuée d'une certaine profondeur, tout en gardant cet impact immédiat qui ravira les amateurs d'ultra violence. Personnellement, je trouve qu'Infernal Coil a trouvé un très bon équilibre. Les écoutes successives de ce premier full length ne démentent pas cette affirmation.
Knelt Rote est mort, vive Infernal Coil, ai-je envie de dire. Un véritable coup de maître, pour ma part.
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