Série : redécouverte d'albums avec un vrai système son - #1
Depuis peu, je rédécouvre des albums grâce à leur écoute sur un système son haute fidélité. L'écoute de Workin' m'a donné envie de partager ces claques successives.
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Miles à la trompette, Coltrane au sax tenor, Red Garland au piano, Paul Chambers à la basse et (il a son importance!!) au violoncelle, enfin Philly Joe Jones à la batterie : le plus grand quintet de l'histoire selon certains est bien réuni.
Avantage 1 d'une vraie écoute : la netteté du son.
J'ai aimé dès la première écoute, il y a quelques années, "It never entered my mind", aux parties de piano mélancoliques si sublimes. Mais là, on se croirait dans un club de NYC avec Red Garland à 3 mètres. Quelle introduction !
On enchaîne avec "Four", que j'aimais bien mais que je passais souvent, étant (légèrement) moins adepte des morceaux à tempo plus rapide de l'ensemble des 4 albums "with the Miles Davis Quintet". Là, la batterie de PJJ devient frénétique, on a envie d'épouser ses cymbales si belles. Je retiens surtout les solos de contrebasse de Paul Chambers, d'une justesse difficilement égalable.
"In your own sweet way", joyau composé par Dave Brubeck, emportait déjà mon coeur. A son écoute, je compris cent fois mieux ses subtilités harmoniques. Dans ce genre de moment, on sent un déclic. C'est si agréable.
**Avantage 2 ** : mieux apprécier les faces B
En écoutant en mode CD ou mp3, on fait souvent attention aux premiers morceaux pour écouter ensuite d'une oreille plus distraite. C'est passer à côté de merveilles.
"Trane's Blues" est une excellente entrée en matière. Elle se suit de "Ahmad's Blues". Conseil : écoutez en boucle l'introduction de ce morceau, la verve du clavier de Red Garland est sans pareil, et fera se contorsionner de plaisir plus d'un. J'ouïs sif.
On garde le rythme avec "Half Nelson", un des rares titres composés par Miles sur l'album, mais surtout que dire de ces 2 versions de "The Theme" qui closent chacune des faces. 1-2 min, un concentré d'énergie, une batterie qui se lâche : la perfection synthétique.
Mention spéciale pour la rhythm section et notamment la Paul Chambers, qui nous offre en quelques dizaine de minutes toute la panoplie d'un bon contrebassiste et -cerise sur le gâteau-
Verdict : Avant = bon album de jazz qui passe crème. Après = pourquoi, c'est déjà fini ?