Worst Rapper Alive est le 7e album de K-Rino.


S’ouvrant sur une « intro » dantesque, avec en début une voix féminine nous avertissant d’un ouragan rapologique prêt à traverser Houston et tous les autres coins du monde. Sur une instru sombre et menaçante, K se présente une énième fois et prouve en un verse sa supériorité sur le monde du HH grâce à ses lyrics faits de battle rap et d’égotrip.


On poursuit avec le créatif Break It Down où K fait un exercice de style, certes déjà vu mais très bien maitrisé : Il va définir chaque lettre qui compose un mot comme Death, Time, Nigga, etc… C’est un morceau très plaisant à l’écoute d’autant que l’instru s’associe très bien avec le texte.


Le court et nerveux « Agression » en feat avec KB donne la pêche ; puis on passe au smooth avec Up and Downs dans lequel K-rino nous parle de la vie en général, sujet qu’il a déjà évoqué au court de ses précédents albums mais grâce à son vocabulaire riche, ça appairait pas comme redondant.


Passons à la pépite de l’album : « The Man in The Mask ». Storytelling au relent d’horrorcore sur une instru effrayante et minimaliste dans lequel K est traqué par un mystérieux homme qui le poursuit partout. C’est vraiment très bien décrit et quelques lines sont ultra immersive :
” I jumped in the ride and burnt off, doing my best to run
Passed at least 11 bus-stops and he was standing at every one
Saw him in my rear-view mirror, thought my sanity's trying to pimp me
Cause there wasn't no cars behind me and my backseat was empty”
ou encore:
I took off running full speed, as fast as I can go
But no matter how fast I ran, he was right behind my walking slow (like Jason)"


Qui n'a jamais fait ce cauchemar où il est incapable de fuir face à une silhouette qui le suit partout, sans pouvoir le semer? La fin de la track est excellente et très bien trouvée.


Who I Am est une track introspective où le MC s'interroge sur lui-même, ses croyances et convictions; puis on enchaîne avec Who Are You comme track écho: qui est tu toi? Le pimp ou la salope? Le loyal ou la balance? etc...


Une instru un peu angoissante et pas d'amour sur No Love: pamphlet sur les rappeurs médiocres et éphémères sur lequel il n'aura aucune pitié!


Bad Bizness continue sur le thême de la médiocrité de certains rappeurs au mic ( la line d'ouverture est énorme: I'm tired of boys jumped on the game like the've invited); Must Wanna Die et ses chœurs en background donne du cachet à un morceau évoquant la manière sans pitié dont K élimine ses ennemis: sont-ils suicidaires pour se frotter à lui? Un égotrip bien écrit, toujours avec beaucoup de métaphores dans les lyrics et d'images.


Undergrounds est un égotrip dans lequel K nous parle de son talent, de sa volonté à rester Underground" comme un cadavre dans un cimetière".


Three Gods à une instru très belle, et évoque les 3 dieux dominant les hommes: L'argent et ce que tous sont prêts à faire pour l'obtenir; la drogue & enfin le sexe. Une classic track de part son écriture et l'intelligence de ses lyrics et les questions que K soulève.


What If , magnifiquement produit est pour moi la 3e classic track de l'opus avec "Man in the Mask" et le titre du dessus. Que ferions nous si nous pouvions revenir en arrière dans le temps? Corriger nos erreurs?


Loaded et son violon menaçant annonce un violent egotrip à la gloire du SPC: rechargé à fond, K crache le feu au mic.


Quelques notes de piano pour Stay Out Mine sonne comme un avertissement à l'encontre des grandes gueules qui parlent trop. Arrive la track éponyme sur une instru pas terrible dans lequel K spitte un nouvel egotrip, démontrant pourquoi il est le "Worst Rapper Alive."


Anotha Rhyme j'aime bien l'instru et le texte est bon, mais on reste dans le battle/egotrip de fin d'album. Hand Cuffin parle des mecs qui s'inventent une vie pour briller en groupe, plein d'humour et bien écrfit, une bonne track qui clôture un album excellent.


3 classics tracks, un seul storytelling (dommage quand on sait à quel point il y excelle), bien produit et diversifié, encore un indispensable du roi de Houston.

JonathanAsia
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le 9 déc. 2016

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Jonathan Asia

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