Raging Fire par Jonathan Asia

Cela ne peut évidement qu'être avec une émotion certaine que j'ai découvert Raging Fire, ultime film du déjà très regretté Benny Chan, décédé cette année. Faiseur d'action plus qu'efficace, beaucoup de ses films ont été des Blockbusters du cinéma Hong Kongais (Big Bullet, Shaolin, New Police Story, The White Storm, etc...) et chaque sortie sonnait comme un événement.

En avant première européenne et avec la présence surprise de l'acteur principal du film, Donnie "Dieu" Yen, c'est dans le cadre de l'étrange festival 2021 que le film a été projeté en clôture et que j'ai pu le découvrir, o joie suprême, sur grand écran et avec quelques amis qui, comme moi, sont fans du cinéma de Hong Kong.

Quelques trognes bien connues des amateurs ont répondus présents : Ken Lo, Ben Lam, Simon Yam, Ray Lui, mais le duo (ami puis ennemi) qui enflamme la pellicule, c'est bien évidement Donnie Yen et Nicolas Tse, vedettes d'un scénario assez simpliste (éternelle histoire de vengeance d'un ami trahi) et de personnages convenus (Donnie le flic parfait et incorruptible face à Nicolas ancien flic modèle qui a basculé dans le côté sombre après un drame) mais combien de films de l'âge d'or n'étaient pas des modèles d'originalité ?

Loin des polars " de bureaux" avec la saga des "storm" par exemple, Benny Chan nous comble avec une saveur old school et une énergie propre à son style : on retrouve le côté urbain des polars d'antan, des courses poursuites folles, des coups qui font mal et soulèvent la poussière, des excès en tout genre si caractéristiques du cinéma de l'ex colonie britannique, au futur cinématographique plutôt compliqué vu la situation politique actuelle.

Généreux et spectaculaire dans ses nombreuses séquences d'action (chapeautées par Donnie comme souvent) plutôt longues (comme ma b***) , nous avons le droit à plusieurs gunfights et affrontements, poursuites en tout genre, qui raviront les fans de cinéma d'action sans problème.

Le tout restera tout de même assez prévisible dans son déroulement, ne sortant malheureusement pas du cadre du "film d'action haut de gamme" qui était promis, mais l’efficacité et la saveur HK emportent le tout jusqu'à une scène finale d'action dantesque dans les rues de TST puis dans une église en rénovation, où Donnie Yen et Nicolas Tse (hyper impliqué physiquement comme souvent et impressionnant) s'affronteront dans un final brutal et à la chorégraphie impeccable.

Venant boucler une carrière quasi sans faute, Raging Fire est l'adieu d'un maître du cinéma de Hong Kong, partit rejoindre Ringo Lam au panthéon des légendes inoubliables, dont les films resteront à jamais des pépites immortelles.

Repose en Paix, Benny.