Oui, le rock a besoin de ces jeunes femmes qui crient, qui tempêtent, qui chantent des douleurs ou des transes qui ont toujours été incompréhensibles au mâle rocker moyen. Oui, les froids pays scandinaves nous alimentent désormais régulièrement de nourritures pop littéralement célestes, recyclant les codes anglo-saxons avec une efficacité nordique qui laisse pourtant place à bien des fantômes troublants. Oui, Lykke Li, entre pop spectorienne et ambiances à la Kate Bush, nous intrigue, nous intéresse. Pourtant, quelque chose ne prend pas tout-à-fait dans ce "Wounded Rhymes", produit avec un savoir-faire "industriel" rapidement fatiguant, un album qu'on aimerait tant aimer... Car notre excitation faiblit au fil de morceaux qui semblent de plus en plus inutiles, et notre admiration se teinte de résignation : "don't believe the hype", Lykke Li ne changera pas notre monde, pas cette fois au moins. Dommage ! [Critique écrite en 2011]