George:
Après deux ans de production, le film est sorti, dans un enthousiasme que nous qualifierons de… modéré. L'impression que nous nous sommes transformés en caricatures de nous-mêmes en deux dimensions est finalement assez juste.
De fait, on a un peu rempli la bande-son n'importe comment, avec des chutes de séances de Sgt Pepper (67, tout de même !), ou même un morceau que j'ai pondu en deux heures sur le thème de "je me fais niquer dans les grandes largeurs par rapport à notre société d'édition".
Pendant que les deux autres (qui continuent à faire rigoureusement la même chose, tout en se détestant gentiment, désormais) convolaient l'un et l'autre à deux jours d'intervalle, j'ai décidé un beau matin de quitter le groupe et ai changé d'avis le soir même. Encore un peu tôt.
Par contre, le projet de ce début d'année semble particulièrement pourri. Si on passe à travers ça on est immortels.
Ringo:
Candy c'était super chouette, du coup j'enchaine avec the Magic Christian. Après Brando, Peter Sellers ! Je songe de plus en plus à faire l'acteur de manière sérieuse. Enfin, régulière. Pas question de faire autre chose que rigoler. Même s'il me faut de plus en plus de bouteilles pour me rendre dans l'état que j'aime tant. Plus trop sûr de tout contrôler, d'ailleurs. But who gives a fuck ?
Les ..? Beatles ? Ah oui, on doit se retrouver dans un hangar à Twickenham. Tout ça ne me dit rien qui vaille…
Paul:
Je cherche des idées dans tous les sens pour relancer la machine, qui est méchamment grippée depuis notre retour d'Inde. On a évoqué un peu tout et son contraire: une tournée, un concert unique filmé, un album de rock'n'roll, un de reprises de tous nos standards de l'époque Hambourg.
Derek, notre attaché de presse, a même évoqué un concert à la Cavern (je vous avais dit qu'elle avait été réouverte ?) filmé ou un album live sur place.
Bref, rien de tout ça n'a vu le jour, mais je crois qu'on tient le bon bout. On filme, certes, mais là où on est le meilleur, les plus soudés: pendant la création des morceaux. Grâce aux caméras, on sera obligés de bien se tenir, et chacun pourra voir la magie qui nous unit dans ces moments forts.
Imparable.
John:
Notre idée de mariage, Yoko et moi, n'a rien eu avoir à faire avec le fait que Paul venait de faire de même deux jours avant avec son américaine. On a voulu se marier en mer, sur le channel mais on a été refoulés à Southampton parce qu'on avait oublié nos papiers. Du coup, j'ai voulu arraisonner un avion pour la France, avant qu'on m'explique que c'était pas possible de le faire la-bas dans ces conditions. Ça m'étonne pas des grenouilles.
Du coup, Gibraltar, officiellement territoire britannique, a été la seule option possible. On y sera resté qu'une heure au final.
Comme d'hab, je m'en suis sorti avec une chanson. "The ballad of John and Yoko". N°1 dans les charts direct. On continue à faire tourner les platines. Paul m'a aidé sur le coup. Il a joué de tout sauf ma partie de guitare et la voix. C'est quand même con. On est bon ensemble.
Dommage qu'il y ait tant de choses autour de la musique.
(Retrouvez l'intégralité des chapitres de la saga ICI !)