Un nouvel album de Drudkh, ça faisait trois ans que ce n'était pas arrivé ; fait inhabituel chez eux. Il y avait eu néanmoins trois splits dans l'intervalle.
Sans aller jusqu'à dire que j'attends chaque nouvelle sortie du groupe comme le Messie, j'ai plaisir à découvrir chaque nouvelle offrande ; même si Drudkh, soyons francs, c'est un peu toujours la même chose. La seule fois où ils ont essayé de faire quelque chose de différent, ça s'est appelé Handful Of Stars et ce fut un fiasco (mon avis certes, mais partagé par beaucoup de fans du groupe, semble-t-il).
On aime entendre toujours ce même black burzumien à la sauce slave, aux compos longues, hypnotiques et puissamment atmosphériques, qui se construisent sur cette longueur.
En cela, They Often See Dreams... se situe dans la pure tradition drudkhienne, avec déjà un format on ne peut plus classique (très peu de morceaux pour une durée totale autour de quarante minutes), un riffing qu'on reconnaît immédiatement et une production assez old school, peu chargée en graves et qui rappelle celle de Microcosmos.
Si le groupe n'a pas composé les riffs les plus géniaux de sa carrière pour ce disque (on est loin du fantastique Autumn Aurora et du sublime Microcosmos), on se laisse cependant aisément émouvoir par des titres comme le second, avec ses différentes lignes mélodiques savamment entremêlées, sur un socle de fines touches de clavier, ce dernier n'étant à aucun moment envahissant sur cet album. C'est sans doute mon préféré du disque, car c'est un titre qui n'a rien d'évident aux premières écoutes et qu'il faut plutôt aller chercher.
Et c'est un peu le cas pour le reste, d'ailleurs ; car ce dernier-né n'a pas grand-chose de bien accrocheur, on peut sans problème laisser filer le disque sans l'écouter vraiment. Ceci est aussi en grande partie dû à l'homogénéité de la partie rythmique ; le batteur se hasarde peu à balancer du tempo rapide, on évolue le plus souvent sur des mids linéaires.
Globalement, je le trouve assez bon, en tout cas digne de figurer dans la discographie de Drudkh. Rien de neuf, loin s'en faut, rien d'incroyable, mais un album solide qui saura satisfaire les fans du groupe.
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