Je voulais découvrir ce personnage iconique, puisque beaucoup savent que Popeye est extrêmement fort, et ça, grâce aux épinards. Au-delà de ça, j'étais curieuse de savoir qui il est vraiment et ce qui lui arrive.
Cette édition (Futuropolis, dans les années '80) présente les histoires de Popeye en 8 volumes, organisant les histoires dans leur ordre chronologique décroissant : du volume 7 qui présente trois histoires de 1930, jusqu'au volume 0 pour 1937-1938, dernière année de vie de l'auteur Elzie Crisler SEGAR. Sans le vouloir, j'ai donc commencé par le plus récent.
Ce que j'ai découvert de Popeye :
Il veut un monde juste, une société d'entraide. Il aide Susan, une femme qui a tout perdu, à se nourrir, se loger, survivre, en l'accompagnant pendant plusieurs jours, jusqu'à trouver la solution. Son argent, il le distribue très facilement dès qu'il en a. Il débusque les voleurs et les violents dès qu'il en croise.
Il fait souvent justice lui-même : le plus souvent par son coup de poing montant en direction du menton (les meilleurs dessins de l'album sont ceux-là, les scènes où le corps se met en action par la colère, très dynamiques et crédibles). Il agit par la violence pour se défendre. Il peut aussi user de sa force pour d'autres raisons : soulever une prison afin d'en sortir, montrer sa puissance si besoin.
Il confond beaucoup de mots et de sons (un ossifié de police, je suce-pose, "juske" pour "juste", une irdiée, des cheveux tout "emmêlationnés",...). Il a donc de drôles d'expressions, mais ça ne l'empêche pas d'avoir un bon pouvoir de conviction : il sait argumenter. Il dit ses quatre vérités, pose parfois des questions intelligentes pour dénouer les problèmes. Mais il n'est pas toujours logique (humour typé absurde).
Le personnage est attachant dans l'ensemble, mais parfois c'est un peu lourd, ça traine en longueur. Et les idées et réparties de Popeye ne sont pas toujours passionnantes. J'ai trouvé ces quelques scènes assez longues à lire, j'étais pressée d'arriver à la fin des différentes histoires pour voir à quoi c'était censé aboutir. (cette BD a bientôt 100 ans, je sais)
Certaines scènes déclenchent quand même des sourires, comme celles où il abuse de sa force surnaturelle comme le fera plus tard Obélix.
Ses expressions participent à rendre ça vivant aussi :
« Ça m'irrite, quequ'chose de gratiné. »
« Nom d'une pipe. »
(le fameux)
« Ce soir, ils pètent une java ensemble. »
« J'vais pas tarder à t'allonger une prune. » ,...
Ainsi qu'une manière de voir la vie et de conseiller, dont les livres de développement personnel actuels ont dû s'inspirer !
« Va te laver avant de manger, puis respire-toi vingt-quatre grandes bouffées d'air pur. Remplis-toi les poumons comme ça... Et chaque fois que tu inspires, dis-toi "Nom d'une pipe, quelle chouette planète !". »
(allez, je pars appliquer ce conseil vieux d'un siècle)