Sacré intégrale que nous avons là puisqu'elle comprend la fin de l'arc du Master Planner avec une scène devenue mythique, mais aussi un combat légendaire face au Bouffon Vert dont on découvre l'identité secrète. L'intégrale est également l'occasion de découvrir le visage de MJ avec la case et le dialogue iconique qui est associé à cette révélation. Tout ça avec la fin du run de Ditko et le début de celui de Romita en toile de fond. Bref, un gros gros programme.
L'intégrale commence fort avec la fin de l'arc du Master Planner, qui est un petit chef d'oeuvre de la part de Stan Lee et Ditko. Spider-Man est complètement désespéré et son combat contre la mort et le numéro #33 est une petite pépite. Entre le début du numéro qui est entré dans la légende et la suite où le tisseur n'est plus qu'un corps sans vie, épuisé, mené uniquement par une volonté de fer, on se régale.
Malheureusement, après on entre dans une période où Ditko devient officiellement co-scénariste de la série et où la série se met à patiner sérieusement. Spider-Man enchaîne les combats peu palpitants contre des adversaires peu charismatiques comme l'Homme de Lave ou le Pilleur, sans originalité, sans trouvailles. Et la partie vie privée n'arrive pas trop à avancer non plus, on nous ressasse sans cesse que Gwen, Flash et Harry n'aiment pas Peter car il est snob et qu'aucune secrétaire du Bugle ne pourra remplacer Betty qui est parti à cause de Peter, et c'est tout, rien de plus. Bref, la série s’enlise un peu...
Et c'est alors que Ditko quitte la série et que Romita débarque. Et autant vous dire, qu'à partir de là, la série revient au top de la forme. Stan Lee est plus inspiré que jamais et nous sort une confrontation d'anthologie face au bouffon vert qui ne peut alors que devenir l'ennemi juré de Spidey. Et ensuite on a toute une saga avec le Rhino et le fils de Jameson qui est super bien menée. C'est vraiment très bon, surtout qu'on retrouve l'alchimie de la série avec les problèmes super-héroïques qui se mélangent à la vie privée de Peter, des évolutions dans le quotidien de ce dernier (la moto, MJ, le regard de Gwen, l'envie d'un appart'...) et puis là où les baston de Ditko ne devenait qu'un échange de coup de poings sans intérêt, Romita et Lee nous servent des affrontements qui ont de la gueule, avec des situations originales, des mouvements impressionnants... Romita se débrouille superbement aux dessins d'une manière générale. Il reprend bien les persos de Ditko mais offre en même temps une beauté nouvelle à Gwen qui abandonne son côté pimbêche qu'elle avait avant, et puis sa MJ est juste parfaite, surtout par rapport à ce qu'on nous avait dit d'elle dans les précédents numéros.
Bref une bonne intégrale, rempli d'épisodes cultes, malgré le ventre mou de la fin du run de Ditko. A lire absolument pour les fans du tisseur, et ça laisse espérer du bon pour 1967.