... et bien c'est de commencer déjà ! Parce que jusqu'ici, les aventures des X-Men c'était pas l'éclate totale !
Mais ça c'était avant l'année bénie de 1976, la création d'une nouvelle équipe de X-Men sous les mimines d'un certain Chris Claremont.


Ces intégrales nous proposant tous les épisodes d'une série sur une année, ont parfois un gôut un peu particulier. Assez fréquent qu'il faille se procurer le tome suivant pour terminer une histoire en cours, même si elle ne comporte que peu d'épisodes.
Pas de considération pour les arcs narratifs donc, tous les épisodes de l'année traitée sont alignés, dans un bel écrin, certes.


Cependant, concernant ce tome, les deux ou trois premiers épisodes qui concluent la performance de Dave Cockrum au dessin démontrent un autre intérêt que celui de terminer la petite intrigue en suspens dans le tome précédent.


Chris Claremont, le scénariste mythique de l'univers X, a pris les rennes de la série l'année d'avant, accompagné de Cockrum aux dessins donc. On y sent déjà son empreinte, sa volonté de changer les choses en intégrant de la dramaturgie, de la romance ainsi que des aventures aux souffles épiques. Jean Grey en Phénix est née cette année 1976 par exemple, lors d'une poignée d'épisodes devenus cultes.



La Fameuse Bascule.



John Byrne au dessin débarque dans ce tome 1977-78, et c'est ça qui fait basculer le comic book X-Men dans du lourd. Et je suis sûr que bien qu'il ne soit que crédité bien plus tard co-scénariste, il a déjà les mains dans le cambouis avec Claremont. La narration change presque dès le premier épisode qu'il dessine !
Allez tchouss les tournures de phrases un peu désuètes des années 70, avec les vilains un peu ridicules qui fomentent leur plan à haute voix, les persos qui commentent chaque geste qu'ils font ou qui parlent à la 3ème personne : "AhAh grosse erreur gredin, Colossus va te faire passer l'envie de...". - l'envie de je sais plus quoi, mais bon on va pas se le cacher, y'en a qui aime ce cachet nostalgique dans le verbe, moi ça me fait chier. Et ça m'a limite gâché une bonne partie de ma relecture des comics vintage.
Bon j'exagère un peu, le langage ne se modernise pas instantanément non plus, et certaines répliques sentent encore un peu la poussière, mais on sens une rupture nette et claire !


Les aventures et les antagonistes prennent très clairement en épaisseur à l'arrivée de Byrne aussi. Dès son premier récit, avec les Shi'ars, c'est grandiose ! L'épisode final de cette (courte) saga prend au tripes comme jamais ! On ressent pour la première fois la toute puissance de Phénix.
Ca bastonne sur des planètes, y'a plein de nouveaux personnages, du drame, ça dépote ! En deux ou trois épisodes seulement, on comprends déjà qu'on a basculé.


Ensuite ça se calme un peu, les persos sont étoffés. Ah si ! on a droit à la vraie première fois de Wolverine badass ! L'épisode du cirque de Mesmero. On sent qu'il est mal le Wolvie, mais quand la bête se réveille, ça larde dans les bides, ils sort des courtes punchlines. On perçoit les prémices du Wolverine bien sale, comme on aime.


Puis c'est le retour de Magneto, et là encore, on voit que la série a évolué.
Car il y a quelques épisodes encore, sous le crayon de Dave Cockrum, la même équipe de X-Men le combattait, et c'était pas grandiose. Magneto les écrasait (avant qu'ils ne fuient), mais c'était gentillet...
Là c'est pas pareil, on le sent déterminé, bien puissant. Pas ses conneries de régner sur le Monde...
Bon, si, il veux régner sur le Monde, mais en se montrant sans pitié, vulgaire !
Là aussi, c'est une intrigue en plusieurs épisodes, et c'est une des meilleures de tous les temps impliquant Magneto en vilain.


Les quelques épisodes en Terre Sauvage qui clôturent le tome m'ont moins emballées, c'est pour ça que je ne mets "que" 8. A cause des épisodes de Cockrum aussi, moins mémorables...


Une dernière chose, je ne m'étais pas rendu compte que Cyclope, il est chiant depuis longtemps en fait ! Car oui, la grande force de Claremont c'est d'avoir travaillé sur les persos surtout ! Cyclope est donc constamment relou dans son rôle de grand-frère relou....


Alors Xavier lui, il envoie ses X-Men au casse-pipe, pour sa propre gueule, pépouze ! Et il fait genre de le regretter juste après...
Ou sinon il part en vacances, dans des putains d'endroits ! Avec des meufs différentes apparemment, selon les époques. La merde humaine quoi.


Je parlais de Jean Grey un peu plus haut, de Wolverine aussi, mais tous prennent de l'ampleur. Sean, l'irlandais au grand coeur ; on le découvre plein de courage. Kurt, toujours plus attachant. Ororo qui commence un peu à mettre ses phobies de côté, c'était insupportable, tant mieux. Colossus plus queutar que jamais, alors lui il se fait plaisir ! Cyclope aussi peut avoir son côté attachant.


Si on veut lire du bon X-Men, c'est ici que ça commence !
et un peu dans le tome d'avant aussi.

NeeKoh
8
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le 21 mai 2020

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