Voilà, la retrospective Mad Max que je me suis imposée il y a quelques jours de celà est à présent achevée avec le générique de fin de ce dernier opus en date.
"We don't need another hero !" y clame Tina Turner, qui campe ici la timide dictatrice du film. Un titre à compréhension multiple, le genre d'accroches chocs qu'on aimait à faire au mileu des 80's, le "Take my Breath Away" de Top Gun ou le "Eye of the Tiger" de Rocky III en étant les autres dignes(?) représentants.
En vérité, tout est dit dans ce titre. La sauvage Tina soulignait-elle la fatigue de Maxou, sa lassitude ? Car oui, Max est un véritable héros, de ceux qui ne recherchent pas l'acte héroique, mais plutôt de ceux qui les attire. Un solitaire au grand coeur voilà ! Un aspect de lui entr’aperçu dans le premier film, complètement exploité dans le deuxième et finalement utilisé jusqu'à écoeurement dans ce dernier épisode.
Si auparavant Max excusait ses bonnes actions par un échange de bons procédés puis finissait quand même par se donner corps et âme pour sauver tout le monde, ici il aide non seulement gratis, mais en plus il est attendu comme le messie. Tel le dernier espoir d'un peuple perdu, la prophétie d'un Monde détruit.
Et là c'en est trop pour moi ! Max n'y croit pas plus d'ailleurs. Je me souviens tout à coup d'où vient mon dégout pour Waterworld, et ma froideur envers Hook. Cet aspect cul-cul et grand public, ces moments familiaux et pop-corn qui gachent tout ou presque. Une bande de sâles mioches quoi.
L'oeuvre de Miller se clôt donc avec un opus résolument édulcoré comparé aux précédents, mais a le mérite d'offrir une véritable fin, ni trop radicale, ni trop fermée. On sent que Mad Max a offert tout se qu'il pouvait, autant lui-même que les spectateurs sont rassasiés de ses aventures.
J'espère sincèrement que le prochain Mad Max en préparation me clouera le bec.
Miller et Gibson nous auront offert une série de films vraiment à part, qui sert de référence, on pourra regretter cependant que ce troisème film apporte moins au mythe qu'il ne le bafoue un tantinet. Une vilaine tendance à profiter des excellentes idées de Mad Max 2 mais en les rendant plus légères, plus enfantines et du coup assez difficiles à avaler.
Le combat mémorable dans le fameux dôme du tonnerre et l'habituelle course-poursuite finale toujours aussi spectaculaire, étaient les deux seules scènes qui m'avaient marqué étant gamin et qui me sont restées en mémoire depuis. C'est à nouveau ce que je retiendrai de ce Mad Max 3 jusqu'à la prochaine fois.
C'est marrant de remarquer que bien qu'étant le plus récent et le plus onéreux de la trilogie, c'est malheureusement celui qui a le moins bien vieilli. Trop étriqué dans son époque et bridé par son statut de blockbuster.