Le souffleur de verre reprend toujours du taboulé

Oui, c'est souvent (quasiment tout le temps) très drôle, tout rempli d'un humour adorablement absurde, avec plein de situations décalées, de textes improbables et d'idées rigolotes, idées d'ailleurs plus profondes qu'elles n'y paraissent (même si le narrateur s'en défendrait sans doute, quoi que ? fin de l'enfance, monde adulte triste et inexpressif débarrassé de ses idéaux et de son imaginaire, influence des médias, enfermement dans le quotidien, tout ça est assez clairement dépeint). Gentiment hétéroclite, brouillonne, la structure de l'album fait elle aussi partie du caractère comique du livre, qui jette pêle-mêle plusieurs morceaux d'histoire dont on comprend mieux la pertinence et les liens et l'emboitement au fur et à mesure de la lecture - même si quelques passages restent des olnis (objets littéraires non identifiés).

Malgré tous ces points positifs, j'ai été assez rebutée par le fait que je n'arrivais pas à différencier, à personnaliser les personnages cow-boy au début, ça m'a empêchée de rentrer instantanément dans l'histoire. Ça s'est fait progressivement mais pour une petite BD c'est un peu problématique que ça prenne du temps. Dans le même ordre d'idées, certaines cases ont des choix d'angles qui les rendent difficilement compréhensibles et qui ont tendance à jeter hors du récit. J'aime bien le trait et le choix du noir et blanc avec différents styles mais reste que ça donne un résultat parfois assez abscons et c'est un peu dommage je trouve.

Mais sinon, c'est une bonne BD hein :) Lisez-la !