« Aujourd’hui encore, à la relire, je ne lui trouve rien de spécial » : quand on parcourt le verdict de Tatsuki Fujimoto pour la première histoire de ce recueil d’histoires courtes, on peut se croire mal embarqué. L’impression n’est que partiellement vérifiée : 22-26 ne comporte certes pas 4 récits exceptionnels qui vont révolutionner les histoires courtes mais la dernière et la postface valent a minima le coup d’œil.
Avant d’y arriver vous suivrez l’histoire d’un garçon et d’une sirène (mais nous ne sommes pas chez Walt Disney) ; ensuite direction un garçon qui se réveille en fille pour voir, notamment, que certains de ses camarades de classe sont de belles ordures ; le troisième récit verra un grand frère qui prend soin d’une sœur qui pourrait bien détruire le monde : protéger votre sœur ou sauver le monde, quel serait votre choix ? Trois récits qui permettent de retrouver quelques obsessions de l’auteur (pour les femmes qui font mal, pour les lames qui coupent, la fin du monde, le fantastique, le décalage entre une situation et la réaction des personnages…).
Le dernier récit, une histoire entre deux sœurs qui a servi de prototype à Look Back, nous permet de parler art, rivalité, représentation, regards… Ce n’est pas un condensé de Look Back mais une variation sur des thèmes communs, avec certaines planches qui rappelleront des souvenirs… et un personnage sûr de lui et qui illumine deux tableaux.
La postface de l’auteur, plus perchée que celle du précédent recueil nous rappelle que Tatsuki Fujimoto reste un drôle d’oiseau. Je ne pense pas que quiconque ait pu anticiper le propos tenu...
Au total 22-26 propose des récits qui marque des évolutions dans le trait de l’auteur plus que dans son découpage, déjà très au point. Les récits sont inégaux, il y a peut-être un peu moins de folie par rapport à ce qu’on a pu lire ailleurs mais la dernière histoire nous fait terminer sur une note positive.
Et le 4 juillet prochain, un one-shot scénarisé par Tatsuki Fujimoto et dessiné par Oto Tōda (L’Arrache chair).