24 histoires conjuguées au futur explorent le devenir de l’homme sur des planètes en perpétuel changement, l’exposent à des espaces-temps pétris de turbulences et des violences assez radicales pour maintenir un projet collectif dépendant d’un enjeu dramatique.
Le futur partagé entre les conséquences des actes du passé et l’espoir d’y retrouver un monde meilleur construit par la nouvelle génération, est illustré passionnément par un auteur qui livre sur le papier de bonnes idées portées par sa galerie de character design limité (le rondouillet, la sylphide, le jeune premier, les colériques, tous interchangeables) mais reconnaissable parmi tant d’autres.
La fatalité qui parcourt ces pages ne laisse rien de rêveur dans des récits frappés par l’imminence de l’extinction humaine à tout bout de champ, des meurtres en cascade et des viols à répétition contrebalancés par une qualité brillante du dessin dans sa description de plans d’ensemble (le désert enveloppé dans un brouillard, l’intérieur d’un vaisseau, le soleil, l’univers sous-marin, etc.) et du sexe, étalé en séquences érotiques pour appâter le lecteur de l’époque à qui étaient destinées ces histoires publiées dans une revue pour adulte Play Comic.
Si les confins de l’espace s’attribuent une large part d’exposition avec le capitaine Albator en guest, des récits plus classiques restent très captivants comme Le monde à l’envers qui joue la carte du monde inversé jusqu’aux dialogues, Un jeune homme sérieux qui torpille tout un système en étant trop à cheval sur les principes, Les clones plongent dans la récolte de crânes, UFO 2001 traite avec surprise du transgenre et La maison au fond de l’océan jette un œil sur la vie en profondeur.
Les voyages sur terre, dans les airs, dans la mer ou près des étoiles nous attendent mais il est bon de réserver un certain optimisme qui s’émiette facilement lors d’issues bien tristes.