Différents personnages se retrouvent au sein de la voiture de l'une d'entre eux. Très vite, on comprend qu'ils se sont réunis grâce à internet pour se suicider ensemble. Chacun d'entre eux a ses propres raisons amenées progressivement. Leur plan initial pour passer de l’autre côté de l’existence va tomber à l'eau, et leurs tentatives suivantes ne seront pas plus réussies. Et ça tombe bien, puisqu'au delà de leurs destins contrariés, ils vont découvrir de nouvelles façons de comprendre qui ils sont et accepter leur sort.
Cette bande-dessinée qui se veut positive en fait malheureusement un peu trop pour être crédible. L'histoire avance à une allure rapide qui empêche d’approfondir les personnages pour leur donner l'épaisseur nécessaire. Ils deviennent au mieux vaguement sympathiques, mais à aucun moment ils ne donnent l'impression d'être tragiques. Leurs raisons d’en finir semblent futiles et les décrédibilisent d’autant plus.
Le problème de ton de cette BD se trouve aussi dans l'illustration. Le trait de Nicholas Delestret possède les mimiques de la production éditoriale pour la jeunesse, que ce soit, entre autres, dans son dynamisme ou ses couleurs franches. Il manque un peu plus de gravité, tout semble léger et insouciant.
Adieu monde cruel ! ne se veut pas plombant, certes. Mais sur un tel sujet, la légèreté dont elle fait preuve aurait pu être utilisée de meilleure façon que ce qui ressemble surtout à un road-trip endiablé. La BD n’est guère convaincante dans son propos et ses personnages et se perd dans l’enchaînement sans fin de péripéties. Le fin mot étant que "tout va bien, y'a pas de problèmes". Pour un ouvrage qui veut parler de suicide, le rendez-vous est manqué.