Avec ce troisième tome le manga Arte poursuit tranquillement son bonhomme de chemin, porté par une héroïne toujours aussi plaisante à suivre et une relation avec son maître (Leo) qui avance sans précipitation.
Notre apprentie en cours de formation ajoute quelques cordes à son arc : apprendre comment négocier (posture, langage) avec Veronica, maîtriser l’art de l’enduit pour la peinture à fresque, s’essayer au Calcio… Arte ne chôme pas et son mot d’ordre est intact : faire et non faire faire. Comme un écho à ce fameux proverbe/dicton : « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. » (entendue dans l'animé Samurai Champloo il me semble)
Mais Arte va aussi en apprendre plus sur le passé de Leo, comprendre un peu mieux le personnage - et ses relations en apparence tumultueuses avec Ubertino - , quand bien même elle ne se tient pas encore sur la même marche que lui. Leo conserve son caractère un peu bourru et ne la ménage pas, comme à son habitude. Pour autant, certains signes et paroles montrent, au cas où on en douterait, que lui aussi s’est attaché à elle. Ils ne sont pas si différents que ça et doivent tous les deux affronter certaines réticences...
Si Arte a su nouer plusieurs contacts en deux tomes, tous les maîtres et apprentis ne la reconnaissent pas. Une femme apprentie ça ne passe pas vraiment au sein de la corporation (risques de bagarre, atteinte au prestige...) et à lire certains propos on se dit que ce n'est pas loin de certains événements d'il y a quelques mois. (Toute application des lignes qui précèdent au dernier FIBD serait pure malveillance de ma part.)
Un nouveau défi se dresse alors sur la route d'Arte (auquel la couverture fait écho). Si elle le réussit elle sera acceptée par la corporation des artistes et se verra – relativement – tranquille, du moins du côté de Florence. Toutefois, la conjoncture ne semble guère favorable aux artistes, aussi les temps risquent peut-être d’être durs et de mettre un peu plus à l’épreuve la volonté d’Arte qui, pour l’heure, conserve intacte sa passion pour l’art. Réaliser des tableaux qui plairont à des gens qui n’aiment pas l’art, voilà un autre défi qu’elle souhaite relever. Un moyen astucieux d’évoquer, en passant, à quoi sert l’art. Il est objet de démonstration, de puissance financière, pour impressionner, le « bon goût » ne semblant pas prioritaire chez une personne comme Ubertino.
On l’aura compris, les tomes se suivent et le plaisir pris à suivre le manga reste intact. Tout comme ma petite déception qui date du tome 1 : je trouve dommage de ne pas pouvoir voir plus en détails les œuvres d'art qui passent au fil des pages.
PS : le reportage spécial de Kei Ohkubo en fin de tome est amusant à lire. Ne le manquez pas !