Kazé Manga termine l'année 2016 comme il l'avait commencé : avec un tome de Bestiarius, de Masasumi Kakizaki !
Rappel : à la fin du tome 3, aidé par Finn et Durandal, notre quatuor de jeunes (Elaine, Arthur, Pan et Galahad) avaient réussi à s'échapper de Rome et de son arène funeste pour regagner Britannia et la région d’Hebden. Rome n'en a pas été affaibli car l'empire poursuit son entreprise macabre : éliminer tous les non-humains présents dans les territoires de l'empire. Pour autant, l'empereur Domitien compte se rendre en Britannia pour éliminer Finn, Arthur et les autres car il n'a pas digéré leur fuite. Une expédition qui laissera des traces.
Pour l'occasion, le tome se concentre plus particulièrement sur un romain : le centurion, Lucius Dias qui commence à se poser des questions sur ce qu'on lui demande de faire. Mais ce questionnement ne sera pas sans conséquences… ce qui nous permettra, en toute fin de volume, de voir une nouvelle invention de Masasumi Kakizaki qui introduit un grand adversaire passé de Rome officiellement mort mais qui se trouve être toujours en vie. Je ne vous donne pas son nom pour ne pas vous gâcher la surprise.
Bestiarius continue ainsi à nous montrer un empire romain dont la politique de purification est de plus en plus repoussante. Pourtant d'autres voies sont possibles : ce qui se passe dans la région d'Hebden donne à voir un contre-modèle absolu, d'où la nécessité côté Domitien de le supprimer pour justifier un peu plus encore le fait qu'il n'existe pas d'alternative. Surtout que l'échec subi génère des révoltes à Rome, des doutes au sujet de la capacité de l'empereur a bien mené la barque.
Visuellement le trait de Masasumi Kakizaki se reconnaît très rapidement et il continue à être d'une grande efficacité que ce soit pour dépeindre des visages sur lesquels on devine rapidement les intentions ou pour nous offrir quelques affrontements à haute intensité. Détail intéressant : le mangaka nous avoue en postface avoir du mal à dessiner des personnages qui ne sont pas humains, chose que l'on ne repère pas aisément à voir ceux qui figurent dans ce tome comme dans les précédents.
Du côté de l'édition, Kazé reste dans les standards des tomes précédents : les pages couleurs en début de volume sont toujours aussi agréables, tout comme la jaquette, dont l'image est à parcourir en large... Yohan Leclerc continue à officier du côté de la traduction et il n'y a pas de fausse note à signaler, la lecture est claire et limpide.
En somme ce tome passe trop vite ! L'introduction de Lucius permet en tout cas d'impulser un nouveau mouvement dans l'intrigue et on espère qu'à partir de lui jaillira une étincelle qui pourra embraser Rome et balayer un régime et des gouvernants qui n'ont que trop duré. Un très bon tome qui invite à patienter en attendant le suivant, prévu pour octobre 2017 en France.
Version longue de l'avis à retrouver par là.