Nakaba Suzuki c’est les gars derrière Seven Deadly Sins ou Kongoh Bancho. Et j’aime plutôt bien cet auteur, mais un manga sur le patinage artistique? J’aime pas ça, moi, le patinage artistique…
Le patinage artistique ça me passe loin au dessus de la tête. Le sport en général. Donc à priori, un shonen de sport sur le patinage artistique devrait me tomber des mains…
Et bien non ! Blizzard Axel fut une excellente surprise.
Déjà on peut très bien ne pas aimer un sujet mais se passionner pour quelque chose qui en parle. Et la construction et la narration des bons shonen de sport, quand c’est bien fait, c’est ultra prenant et immersif.
Je me suis passionné pour des titres comme Rookies, Slam Dunk, Hikaru No Go, alors que j’en ai rien à kicker des sports dont il est question. Mais ces titres sont construits de telle façon, que le sport traité est limite secondaire, ce qui compte c’est le déroulé des matchs, le comment ça se passe, l’action, les retournements de situations etc.
Et tout ça, Suzuki l’a très bien compris et intégré dans Blizzard Axel. Il joue avec les codes du genre et reprend le typique héros loubard qui a des capacités qu’il ignore. Capacités développées en partie grâce à la baston. Et évidemment le gars se retrouve propulsé un peu par hasard au sein d’une équipe. Un poncif du genre et c’est pas le dernier…
Comme tout shonen de sport ça parle bien évidemment, d’efforts et de dépassement de soi, d’esprit d’équipe et de toutes les valeurs du sport. Mais osef un peu de tout ça, car l’histoire de Fubuki et son parcours pour devenir patineur, c’est ça le sel du truc. Et comme souvent avec ce genre de shonen, ca repose principalement sur le caractère du personnage principal. Et Suzuki sait créer des personnages…
Pour le reste, Suzuki use de ressorts scénaristiques limite usés; situation familiale difficile, parents opposés à la volonté de leurs enfants, entrainements, entraineur au passé torturé/contrarié, tournois, rivalités etc. Et pourtant -et parce que c’est bien fait- ça fonctionne impec’, c’est prenant, immersif et on se passionne pour le truc. Evidemment, on suit aussi l’évolution de Fubuki en tant que patineur mais surtout, comment il va canaliser son énergie dans quelque chose de positif; le patinage, y évoluer et finalement avancer en tant que personne…
Comme souvent dans les shonen de sports, les compétitions sont présentées comme des combats ce qui rajoute encore à la dynamique du titre et les différentes (et nombreuses) techniques sont expliquées au fur et a mesure. Fubuki étant néophyte il doit tout apprendre et les techniques sont expliquées via de petits schémas très clairs et didactiques.
Et pourtant, narrativement c’est fluide, ça monte crescendo et on sent tout le talent de Suzuki a tenir un shonen. Ca ne révolutionne clairement pas le genre et ce à aucun niveau mais pourtant Blizzard Axel possède ce « je ne sais quoi » qui fait que le truc fonctionne…
Perso, j’accroche moyen au dessins de Suzuki. Il a un trait un peu tremblant et l’ensemble me semble un peu « fouilli ». Parfois les personnages souffrent de petits problèmes de proportions dans (notamment) les perspectives, les fonds sont parfois un peu vides mais bon… Suzuki travaille sans assistants (hormis sa femme) et à la plume, ce qui peut expliquer cela. Malgré ça, il a une aptitude a gérer l’espace et a donner de l’énergie a ces dessins…
Niveau édition, comme Nobi-Nobi c’est Pika, c’est donc correct mais sans plus.
En conclusion, Blizzard Axel est un titre très classique dans le fond et la forme, mais qui fait efficacement le job. L’alchimie de tous ses ingrédients fonctionne impeccablement, pour livrer un très bon shonen de sport. Qui en plus tient en 6 doubles tomes, ce qui change des titres du genre qui compte généralement plus de 25 tomes…
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