Buck et ses copains

Moi qui attendais la lecture de cet album avec impatience, je suis un peu déçu. peut-être que je n'aurais pas dû m'imaginer des duels aériens ? C'est pourtant naturel de s'attendre à cela quand on annonce que Lady X est un as de l'aviation (en même temps, il y a tellement d'as dans cette série).

Ce qui déçoit c'est la faiblesse des enjeux. J'aime quand on étire une situation, mais il ne faut pas oublier pour autant les conflits pour monter la tension. Il ne se passe malheureusement pas grand chose dans cet album. Lady X reste malgré tout un personnage intriguant et j'espère recroiser sa route bientôt (j'ai cru comprendre que c'était un personnage récurrent de la série). Notons aussi la résolution agaçante où nos chers héros se font berner réellement comme des petits enfants, ce qui les décrédibilise complètement quand on sait à quel point ils ont pu déjouer des plans plus difficiles auparavant.

L'univers de Buck est indubitablement macho, on ne peut le nier. Les femmes sont très rares, servent surtout de faire valoir ou au pire d'ennemies. Même quand nos larrons sont en vacances, ils abandonnent très vite l'idée d'aller courtiser des demoiselles pour privilégier un dîner aux chandelles entre copains... Un pey gay non ? Soit ! J'ai cru dans un premier temps que les auteurs voulaient rabaisser la femme, mais finalement c'est l'homme qu'ils rabaissent ici : en effet, des hommes qui sont capables de tuer des centaines de mecs mais qui éprouvent du rumord à tuer une nana qui détient pourtant des secrets ultraconfidentiels. Cela montre à quel point la femme tient l'homme sous son joug. Ce n'est pas plus flatteur que les rabaisser, c'est même pire, c'est en faire le diable ! Je suppose qu'avec le temps il y aura tout de même des portraits plus glorieux de la femme (peut-être même nous offrira-t-on une Lady X gentille en fin de carrière ?) mais c'est en tous ca sl'impression que me laisse la lecture de cet album. Je précise que cette interprétation somme toute personnelle n'a pas joué dans l'attribution de ma note ; je considère en effet que chacun est libre de penser quoi que ce soit, c'est plutôt la narration qui m'intéresse et à la limite la façon de défendre le point de vue. Ici c'est très bien défendu. Mais la narration manque de peps.

Quant au graphisme, il n'y apas grand chose à dire, Hubinon est toujours aussi bon : un découpage classique qui fonctionne, une ambiance glaciaire réussie, des personnages bien dessinés (quoique toujours ces têtes qui se ressemblent), un langage corporel convainquant (on est loin des tâtonnements du début), des scènes d'action lisibles et une bonne utilisation des ellipses.

Bref, "Buck Danny contre Lady X" est un récit un peu faible mais qui reste divertissant malgré tout.