Cerebus, tome 1
7.8
Cerebus, tome 1

Comics de Dave Sim (1987)

Malgré la technique grossière des premières histoires, la parodie de Conan le barbare prend plutôt bien, en grande partie grâce au talent de conteur de Dave Sim. On suit donc les aventures de Cerebus l'oryctérope, mercenaire misanthrope plutôt malin et très bagarreur, qui voyage de ville en ville pour glaner un peu d'argent. Combat contre magicien, quête d'objet précieux, bataille épique, tous les poncifs du genre y passent de manière assez efficace mais sans grande inventivité. Certains personnages importants pour la suite nous sont déjà introduits comme Elrod l'albinos, The Cockroach, Red Sophia ou encore Jaka. Mais dès le milieu de ce premier volume, il se passe un truc. On sent que Dave Sim veut sortir de ce carcan classique pour proposer quelque chose de plus personnel. L'arrivée de Cerebus à Palnu, story-arc en trois parties, lance le ton : le découpage commence à se faire plus élaboré, les dialogues prennent une grande place dans l'histoire, l'aspect politique pointe le bout de son nez et la psychologie des personnages devient de plus en plus développée.

Lord Julnius, maire de Palnu, est présenté comme un tyran par les villageois mais Dave Sim en fait un doux-dingue excentrique, alter-ego de Groucho Marx avec cigare aux lèvres et répliques cinglantes, qui malgré les apparences est loin d'être dupe. Et Cerebus se mettra à son service pour déjouer les plans d'anarchistes visant à le destituer de son trône. Ici, le dictateur est un bon bougre et les héros du peuple des fanatiques sans cervelle. N'ayant aucun principe en dehors de l'argent, Cerebus ne verra aucun problème à ensuite rejoindre une armée ennemie de Palnu pour mettre la ville à feu et à sang. Le perso principal diffère donc de ce qu'on a l'habitude de voir (enfin si on remet dans le contexte de l'époque) et joue beaucoup dans l'intérêt de la série, qui est tout sauf manichéenne.

L'humour n'est pas en reste et occasionne parfois des ruptures de ton de bon aloi, comme dans le dernier arc du bouquin avec un Professeur Charles X. Claremont (ça me rappelle quelque chose) plutôt inquiétant dans sa volonté d'assouvir le monde avec sa créature démoniaque nommée Woman-Thing (again) qui va avoir affaire avec une autre créature nommée Swup-Thing (ter). Dit comme ça on est loin du fou rire digne d'un coussin péteur (indémodable) mais croyez-moi, ça vaut le détour. A vrai dire, l'humour passe avant tout par les personnages : Elrod l'albinos qui croit être le meilleur en tout, Lord Julius bien évidemment, Graus le barbare germain pas fût-fût....

JohnFlichty
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le 23 nov. 2016

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