En fait, je regrette beaucoup de ne pas avoir découvert Chlorophylle bambin. Je ne pense pas que les aventures de Chlorophylle auraient pu détrôner mes héros du neuvième art de toujours, mais le travail de Raymond Macherot aurait forcément bénéficié d'un capital nostalgie / sympathie dont je suis dépourvu aujourd'hui au moment de noter.
Chlorophylle contre les rats noirs démarre tambour battant. En une case, l'élément perturbateur est lancé, des rats, délogés d'un moulin, envahissent les contrées où vivaient paisiblement canards, loutres, lapins et... Chlorophylle, lérot qui, plus par inconscience qu'autre chose suite à la dérobade d'une carotte, entre en résistance à l'irrésistible l'envahisseur. Problème, il est seul, ils sont des milliers, armés de bâtons, d'allumes cigare et de vilenie, prêts à tout pour le déloger. Heureusement, le reste de la faune choisit son camp, et c'est parti pour les péripéties.
Très marqué par le rythme de publication feuilletonesque, Chlorophylle contre les rats noirs ne baisse jamais de régime, l'accumulation de nouveaux intervenants n'est jamais lourd et enrichit chaque page un peu plus l'univers déployé, aussi bonhomme que poétique. Les dialogues sont chouettes comme tout (à l'époque, on partait du principe que les marmots avaient du vocabulaire, forcément, ça aide), ça manque un peu d'humour à mon goût, mais le tout n'est par morne pour autant.
Côté dessin, pas grand chose à reprocher quand on prend en compte les contraintes d'impression de l'époque, c'est léger, le mouvement est bien retranscrit, les galopades sont prenantes, les affrontements nerveux bien mis en scène, le découpage très classique.
Pour conclure, Chlorophylle contre les rats noirs, comme le reste de la série, est une série toute mignonne qui distraira et fera voyager moult têtes blondes. Pas certain que ce soit la bande dessinée idoine à découvrir à un âge plus avancé.