1954, Le Journal de Tintin cherche un héros capable de rivaliser avec le Buck Danny de Spirou, Albert Weinberg se dévoue, ce sera Dan Cooper. Flirtant avec le fantastique, les premiers albums doivent beaucoup à Edgar P. Jacobs. Les suivants seront plus réalistes, d’autant plus que le format de 62 pages autorise le développement d’histoires complexes. Dan est charismatique, loyal et intrépide, en un mot assommant : il lui manque un Sonny ou un Laverdure. Le dessin des avions et des décors est très proche de celui d’Hubinon, au service duquel Weinberg a fait ses premières armes. Travail classique quoique inégal, il travaille vite : 41 albums en 35 ans.


Scénariste de Buck Danny et de Tanguy et Laverdure, le prodigue Jean-Michel Charlier signe trois albums dont Coup d’audace. Il incorpore le solitaire Dan à l’équipe acrobatique des Blue Thunders, un improbable mais sympathique trio chamailleur constitué d’un gaffeur invétéré, d’un Amérindien et d’un Afro-américain. L’équipe teste une une arme fatale : un bombardier Kangourou (un Handley Page Victor) couplé à un chimérique Boomerang (un North American X-15), un avion-fusée porteur de bombe atomique. Une puissance étrangère parvient s’en emparer de l’ensemble. Dan est appelé à la rescousse !


Dan Cooper (1) est (aussi) le surnom du plus prodigieux des pirates de l’air. Le 24 novembre 1971, un homme embarque à Portland à bord d’un 727 de Northwest Orient Airlines pour un vol intérieur. Il porte un imperméable noir, des mocassins, un costume d’affaires foncé, une chemise blanche parfaitement repassée, une fine cravate noire, une épingle de cravate nacrée et des lunettes de soleil enveloppantes. Une fois en vol, il appelle l’hôtesse. Après avoir réglé sa consommation, il lui montre une bombe. Il exige une rançon de 200.000 $ en coupure de 20 et quatre parachutes à Seattle. Sur place, il libère les passagers, fait redécoller l’appareil, lui ordonne de voler vers Mexico à une vitesse 150 nœuds et une altitude de 10 000 pieds. Toujours dans la plus grand calme, il abaisse la rampe d’accès, saute dans le vide et disparaît dans la nature. Le FBI s’avouera incapable de l’identifier. Pis, après trois tentatives du même type, il exigera de Boeing une modification de l’avion, le seul à permettre l’ouverture de la fameuse trappe ventrale en vol. L’aplomb et la réussite de DB Cooper me ravissent.


PS1 : Extraordinaire coïncidence, le pseudonyme a été imposé par la presse à la suite d’une erreur de communication du FBI, Daniel B. Cooper étant le nom d’un suspect rondement innocenté.

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le 12 oct. 2016

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Step de Boisse

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