Un manga assez déroutant ... Le sourire de la jeune fille sur la couverture est trompeuse. Le titre l'est moins : Diên Biên Phu, village où a été donné lieu les dernières battailles de la guerre d'indochine.
On est donc au Viêt Nam, mais ce n'est pas non plus l'époque de la guerre d'indépendance. C'est celle de la guerre du Viêt Nam, contre les Etats-Unis, dans leur stratégie de "Containment" du communisme, dans leur volonté de mettre leur nez là où ça ne leur regarde pas. C'était en effet plutôt une volonté de réunification nationale qui semblait marquer le début des hostilités, du fait du non respect des accords d'Evian par le "Sud Viêt Nam".
Mais l'aspect historique reste bien loin, bien flou. On va suivre un individu chétif, photographe de guerre, d'origine japonaise, qui semble être là pour trouver sa flamme artistique. On le sent à peine marqué par les horreurs de la guerre. Car, c'est bien le tour de force de ce manga, montrer la mort de nombreux gens dans un ballet tueur à la Kill Bill, à la Happy Tree Friends, dans un grand show d'une héroïne candide, qui ne se rend pas compte que tuer n'est pas un jeu. Elle tue, par son aisance dans un art martial magique. Personne n'a l'air de soucier de la vie des autres soldats, ou même de tel ou tel paysan, domestique, infirmière ... L'horreur de la guerre ! On la sent, l'absurdité du conflit, l'existance de subtile espoirs et amours, comme si c'était un témoignage.
Il faut parfois relire certains passages plusieurs fois pour être sûr d'avoir compris qui vient de parler.
Le dessin est kawaii, assez épuré, c'est assez original, surtout pour le sujet traité, mais ça pourrait fourmiller encore de petites améliorations.
Mais c'est une belle réussite, et il y a encore 6 tomes à lire semble-t-il ...