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Cette bafouille sera forcément un peu incomplète, s’appuyant sur la lecture des tomes 1,2 et 4 des éditions de la série au début des années 1990 par Dupuis. Je n’ai donc pas pu lire le tome 3 ni même les deux intégrales de 2012 et 2013 publiées par Glénat et remplies de matériel inédit, pour l’instant l’édition définitive de Tom Carbone. Signée des belges Luc Cromheecke et Laurent Letzer, la série est assez peu connue, mais drôle et intéressante.

Son personnage principal est donc Tom Carbone, citadin malin, parfois accompagné de son neveu ou confronté à un voisin ronchon, relatant certaines histoires farfelues ou les vivant. La série offre donc un savoureux mélange entre un quotidien assez évident, agrémenté de petites touches d’absurdes ou de non-sens, d’un humour évidemment belge.

Il me semblait donc important d’offrir quelques mots pour ce singulier bonhomme, déjà rencontré dans ma jeunesse lors de la lecture du Spirou magazine de l’époque où il paraissait, probablement accompagné des lectures de ces albums dans la médiathèque du coin (mes hommages). Les souvenirs étant ce qu’ils sont, j’ai souhaité confronter ceux-ci dans le box des accusés avec une relecture moderne, entre mon premier regard de jeunot sans filtres et mon expérience actuelle, plus aguerrie mais aussi moins propice à un émerveillement facile.

Je me rappelais ainsi que ces histoires étaient séparées entre celles longues, sur plusieurs pages, antérieurs, et celles en une seule page, plus récentes. Minot, je préférais les secondes, et pourtant à la relecture je me suis surpris à mieux apprécier les premières.

Les histoires qu’il raconte à son neveu ou à d’autres personnes offrent ainsi une absurdité plus poussée, permise par ces histoires orales, sans qu’on ne puisse douter si ce qu’il peut raconter est totalement vrai ou crée par un esprit taquin, avec un premier degré évidemment trompeur. Il y sera ainsi question de croissants de pâtisserie parlants recherchés aussi bien par des lapins que des boulangers braconniers, d’ours malins et savants mais bien indisciplinés, ou de chevaliers échappés du frigo. Progressivement, ces histoires racontées vont devenir des histoires vécues par Tom Carbone, avec une fantaisie moins prononcée mais toujours surprenante.

L’absurde étant une gourmandise plus appréciée par l’adulte, ces histoires d’un humour plus particulier m’étaient donc moins faciles à digérer gamin. Les histoires en une planche qui sont arrivées après avaient ma préférence à l’époque. A la relecture, celles-ci offrent plus souvent un humour plus premier degré, avec ses chutes et ses quiproquos, avec quelques facilités lues et relues ailleurs.

Mais quand Tom Carbone avance un peu plus dans le non-sens, je retrouve cet esprit malin qui me plaît dans les histoires en plusieurs pages. Quand notre héros un peu contrarié par les consignes dans un avion va fumer un cigare sur son aile, ou qu’il découvre un gigantesque os de dinosaure dans son jardin, confié à un muséologue, ravi, qui invite Tom Carbone à le déguster en potage, je retrouve de cet humour bien particulier, à mi-cheval entre un quotidien si classique et une réalité plus surprenante. Dans certaines planches, il y a même quelques petites traces d’un humour plus adulte, parfois noir, comme ce suicidaire sauvé parce qu’il allait se jeter à l’eau avec une pierre contenant un fossile autour du cou, ensuite revendu au musée, ou la générosité de Tom Carbone avec des sans-abris, transformés en voisins peu accommodants.

Luc Cromheecke et Laurent Letzer revisitent ainsi la figure du bon tonton, de cet héros du quotidien dans un quartier résidentiel, avec le gentil neveu ou le voisin gronchon (végétarien et altermondialiste avant l’heure) pour offrir une série d’autant plus réjouissante qu’elle ne repose pas sur les codes habituels. Même si la série a évolué dans le temps, elle offre un humour d’une douce fantaisie, d’un léger absurde bien réjouissant, encore et surtout maintenant, pour un public plus grand mais avec encore un petit coeur d’enfant.

Pour ma part, ce fut une agréable redécouverte, lui trouvant de nouvelles qualités et dont j’espère que ces quelques mots rappelleront quelques souvenirs à certains ou intrigueront d’autres. Les intégrales sont toujours disponibles, et les albums se trouvent peut-être dans votre bibliothèque la plus proche, chez un ami amateur de bandes dessinées ou votre bouquiniste d’amour.

SimplySmackkk
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le 12 sept. 2023

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