Massacre à la limace
2Dans le genre léger, agréable à lire et aussi enlevé, j'aime beaucoup Mélusine" Bien sûr, je n'ai lu que quelques albums un peu au hasard de ce que je trouve en bibliothèque, en seconde main ou chez...
Par
le 20 oct. 2020
À lire avec des illustrations sur : http://branchesculture.com/2018/05/28/melusine-tome-26-revolution-secret-famille-divorce-aventure-expansion-univers-clarke/
Ils ne sont pas légion ces héros de bande dessinée qui sont passés du statut de gagman à celui d'aventurier au long cours. On en compte mine de rien quelques-uns comme Achille Talon mais l'exercice est plutôt périlleux et peu s'y frottent et donc s'y piquent. Après 25 albums de son héroïne, cela fait déjà un moment que Clarke a réussi avec succès cette mutation. Pour son 26e album, sur une bande-son héritée de Jeanne Mas mais remise au goût des sorciers et des fées ("En rose et noir"), l'auteur liégeois va plus loin et met à exécution son machiavélique plan : faire revenir les parents de la jolie rousse dans la course et emmener celle-ci dans une histoire en deux volets.
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Résumé de l'éditeur : La journée a plutôt mal commencé pour Mélusine. D'abord il y a ce nain chevauchant un dragon qui surgit du sol du château et qui accuse Mélisande, la cousine fée de Mélusine, de voler l'or des nains ! Et qui, pour se rembourser, repart avec quelques-uns des plus beaux chandeliers du château... Ensuite, il y a l'arrivée à l'école de sorcellerie d'un nouvel élève venu d'Afrique, spécialiste en sorts à partir de grigris, amulettes et fétiches divers, et que ses condisciples accusent de n'être qu'un imposteur incapable de faire de la vraie magie. Il y a enfin la visite totalement inattendue de Kaspar, le père de Mélusine, qui lui annonce son prochain divorce... et la disparition de sa mère ! Mélusine va enquêter et partir sur les traces de sa mère...
Cette histoire commence en un cri, nocturne et glaçant. C'est vrai que ce ne sont pas les années fantomatiques qui ont appris l'amabilité à Aymée, duchesse ad vitam aeternam de ce château transylvanien qui tien on ne sait toujours par quel sort. Toujours est-il que ce n'est pas la quiétude qui étouffe les lieux et c'est même elle qui donne de l'air à ce petit peuple curieux qui, sans aventure, deviendrait vite effroyable.
Il y a là un vampire, un monstre de Frankenstein... ou de Kartoffeln, un loup-garou, une horde de sorcières et, de temps en temps, une fée plus bête que ces pieds. Puis, il y a des nains. Des nains ? Comment ça des nains ? Dans la bulle d'inconfort de Mélusine, on voit de tout mais des nains, ça faisait longtemps. Et s'ils ne sont pas d'humeur commode, le pire est encore à venir et la journée loin d'être finie : voilà que le géniteur de notre sorcière préférée surgit des limbes et pas qu'avec de bonnes nouvelles. Des nouvelles qui vont même aller jusqu'à causer un combat musclé avec Adrazelle.
Ça ne rigole plus, vous l'aurez compris, et Clarke crée le boxon pour mieux avancer ses pions sur un jeu d'échec toujours plus vaste et comptant de nouveaux visages. Fidèle au mot d'ordre qu'il s'est donné depuis qu'il fait vivre à Mélusine des histoires au format XXL, Clarke évite toujours de livrer le tome de trop au profit du tome de plus, qui apporte une valeur ajoutée et fait voir du territoire. Il ne se repose jamais sur ses acquis mais ne les oublie pas, les consolidant avec les nouveautés dans son univers en expansion.
Tellement qu'il s'en va frayer avec les fées (Cerise fait pétée les couleurs guimauve!) sans abandonner la noirceur qui fait sa marque. Et si cette première partie multiplie les pistes, toujours à un rythme d'enfer (cela ne nous étonnera guère), elle s'offre aussi un final redoutable avec une dernière image qui fait faire un tour à notre sang et monter la tension.
Fini de rire, sous prétexte de rigolades, de comique de répétition et de joutes surréalistes entre les personnages (et surtout Mélisande et Mélusine); des révélations viennent au jour et Clarke pose des jalons déterminants dans une esthétique plus que jamais maîtrisée et soignée. Ça y est, nous y sommes et tous les lapins que l'auteur avait dans son chapeau semblent sur le point de sortir.
Créée
le 30 mai 2018
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