Pas besoin d'un mariage bidon pour faire du bon Catwoman

Avec ce troisième tome, Joëlle Jones en termine avec son run sur la belle et féline Catwoman. Le moins que l’on puisse dire c’est que le retour de Selina à Villa Hermosa n’est pas la meilleure idée que notre héroïne pouvait avoir. Si on comprend qu’elle avait besoin de mettre de la distance avec Gotham, et surtout Batman après leur rupture (bien qu’elle était annoncée depuis le début de leur idylle dans ce run sans surprise et sans intérêt de Tom King sur le Justicier de Gotham). Mais plus les chapitres passent, plus elle réalise que ce retour au bercail était une mauvaise idée ! Une mauvaise idée pour elle autant que pour les gens qu’elle a laissé l’approcher…

Villa Hermosa ne semble pas beaucoup plus calme que Gotham en matière de criminalité. Et quand la pègre apprend l’existence d’un dossier détaillant l’ensemble des activités illégales qui ont cours dans la ville, il devient urgent de s’en saisir. Mais ce dossier n’intéresse pas que les criminels… De son côté, Catwoman a bien l’intention de s’en emparer et de faire le ménage!Les choses se compliquent légèrement quand elle apprend qu’elle est aussi recherchée que ce dossier… sa tête ayant été mise à prix !

Selina Kyle : Catwoman, ou les toutes nouvelles aventures de la cambrioleuse nocturne. Après s’être imposée dans l’Univers DC en tant qu’illustratrice, notamment sur le run de Tom King consacré à Batman, Joëlle Jones franchit une nouvelle étape en s’occupant à présent du scénario de sa propre série. Elle est ici accompagnée au dessin de Fernando Blanco (Batwoman), et fait montre d’une caractérisation fine et élégante pour brosser le portrait d’une héroïne en pleine reconstruction.

(Contient les épisodes Catwoman #14 à 21)

Le tome commence avec une courte intrigue signée Ram V, où notre belle héroïne tente de mettre la main sur un document pouvant mettre à mal toute la pègre de Villa Hermosa. Elle découvre, cependant, rapidement, que tout cela est un piège orchestré pour la tuer. Il semblerait que Catwoman doit mettre les choses au clair avec les anciens « partenaires » de Raina Creel.

Une intrigue somme toute classique et assez dispensable. J’ai néanmoins beaucoup aimé les dessins de Mirka Andolfo. Très cartoony mais avec une Catwoman très, très belle. Un superbe travail sur les yeux des ses personnages féminins.

Le tome et la série se terminent comme elle avait commencé, comme cela avait continué dans le second tome, avec une opposition avec l’affreuse Raina Creel. Joëlle Jones ne va pas lésiner sur les moyens, nous proposant Zatanna, des zombies et un Catwoman de plus en plus abattue par sa condition actuelle et par le mal qu’elle propage autour d’elle.

Les choses vont encore mal tourner pour les proches qui l’on entouré depuis son retour en ville, et cela va être la goutte d’eau de trop pour les gens l’entourant, lui reprochant son égoïsme, mais également pour elle, de plus en plus blessée, meurtrie d’être responsable de tant de souffrance et de douleur autour d’elle.

C’est sans doute à cause de cela que Catwoman va mettre autant de hargne, de rage même pour son dernier affrontement avec Raina Creel. Si je ne suis pas spécialement fan de toute la partie « zombie », un peu n’importe quoi de transposer Catwoman chez Walking Dead, j’ai bien aimé, en revanche le petit duo avec Zatanna dans cette bagarre très « masculine » en plein barre.

Un final qui clôt bien cette parenthèse Villa Hermosa, et qui fait comprendre à notre héroïne qu’il ne sert à rien de fuir les problèmes. On se doutait bien que ce retour aux sources n’était que temporaire, hâte donc de la voir de retour à Gotham, d’autant qu’elle ne revient pas seule…

Graphiquement, c’est un plaisir de retrouver Joëlle Jones également aux crayons. Même si cela n’est que pour quelques épisodes, malheureusement. Si Fernando Blanco effectue un très bon travail en fil-in sur ces derniers épisodes, on est loin, très loin, à des années lumières de l’élégance et de la magnificence des dessins de Joëlle Jones. Sans doute l’artiste la plus douée pour rendre hommage à la beauté, la grâce, la force et la sensualité de notre héroïne.

Bref, un très bon tome, si on fait abstraction de la partie « Nuit des Morts-Vivants », pour clôturer une très bonne série. Un excellent travail sur le personnage de Selina et sur sa psyché, ses blessures suites à ses ruptures. Une parenthèse qui doit lui permettre de rebondir.