On m’avait prévenu. Je n’ai pas écouté et cela me servira de leçon. Mais je restais sur un très bon Batman Dark Knight Returns et un excellent Batman Year One. Il était donc impensable que The Dark Knight Strikes Again soit une déception. Et pourtant, le mot est faible. Bien faible au regard de mon ressenti une fois ce volume refermé. Allez, en route pour ce qui être ma première review assassine !
Trois ans après sa dernière horde sauvage, Bruce Wayne se fait passer pour mort afin de planifier sa contre-attaque. Face à un gouvernement corrompu, favorisant l’apathie et prônant l’obéissance aveugle, Batman rassemble les membres disparus de la Ligue de Justice. Ensemble, ils mènent une vendetta contre les dirigeants de ce régime et celui qui les protège… Superman !
Bon, avant d’aller plus avant. Premier sujet qui fâche, les dessins. Autant les dessins de Retuns étaient passables, autant là c’est juste affreux, moche, laid. Mais pourquoi Frank Miller n’a-t-il pas laissé les dessins à quelqu’un d’autre ?? C’est caricatural, carré, sombre, brouillon, un véritable supplice pour nos yeux. Franchement le monsieur aurait du s’abstenir. Et encore davantage sur ces grosses doubles pages. En plus d’être laid, c’est vide ! Bref une grosse, grosse déception.
Bien, et l’histoire dans tout cela ? Et bien si l’histoire de départ est une bonne idée. Un Batman revanchard qui décide de provoquer une sorte de révolution urbaine face à ses dirigeants néfastes. Des Super Héros qui ont été retiré de leur piédestal. De nouveaux personnages. Bref tout cela semblait bon. Mais là aussi une énorme déception. Frank Miller a, ici, surtout détruit l’image de nos héros. Si son Batman ultra violent, à la limite de la ligne jaune, passe encore. Que dire de son Superman castré, faible, trouillard et sans charisme. Que dire de sa Wonder Woman qui est d’une niaiserie affligeante, juste heureuse de se reproduire avec Superman. On peut y voir là une misogynie sans bornes, et on voit fort bien que la place que doivent occuper les femmes dans notre société selon Frank Miller. Ajoutons à cela un Plastic Man complètement barré, un Green Arrow encore plus conservateur que le pire conservateur, un Green Lantern devenu quelque chose d’inexplicable, d’une Limier Martien méconnaissable et pitoyable, un Flash avec un costume ayant rétréci au lavage, une Question là pourquoi on ne sait pas, un Shazam sans Billy et un Dick Grayson qui… Non, là, ce qu’il est advenu de Dick Grayson me plaît, tellement je déteste ce personnage^^
Autant dire qu’avec cette pilule difficile à digérer il est fort difficile de suivre, d’apprécier ce récit. Surtout que ça part dans tous les sens, c’est plein de clichés, de facilités. Il y a tellement de personnages, tellement de sujets abordés que l’on se demande passé un moment en quoi ce que nous lisons est une histoire de Batman. On dirait plus une saga de la JLA. Et que dire de toutes ces interventions de civils, de journalistes, d’hommes politique. Ils n’apportent rien, cela n’apporte rien, si ce n’est davantage d’affreux visages dessinés par Miller.
Mais tout est-il aussi mauvais dans ce Batman The Dark Knight Strikes Again ? Non. Enfin, je ne crois pas. L’idée de base, je persiste, me plaisait énormément. L’idée de voir Batman en porte étendard de la liberté s’opposant à la tyrannie était alléchante. Et c’est peut-être ce fond qui semble être la seule chose qui m’ait plu. C’est dommage. Là, Batman agit et on ne comprend pas grand-chose. Ce qu’il se passe à Métropolis n’est quasiment pas expliqué. Frank Miller fait défiler les personnages et tape dessus.
Comme il l’explique lui-même en intro, son récit a été écrit durant les effroyables attentats du 11 septembre 2001. Et cet acharnement sur nos héros, donne l’impression que Frank Miller leur fait payer, indirectement, leur impuissance face aux horreurs de la vie réelle. L’artiste semble vraiment avoir très mal vécu ces évènements noirs, comme tout le monde d’ailleurs.
Bref je n’ai pas aimé du tout. Pire j’ai été franchement déçu. Frank Miller n’aurait pas du faire cette suite et rester sur son très bon The Dark Knight Returns. Trop confus, trop en roue libre, trop laid, trop décevant. Mais qu’est-il arrivé à Frank Miller ?