En 1986, "The Dark Knight returns" avait fait l'effet d'une petite bombe, relançant la carrière du Caped Crusader tout en plongeant le comic-book dans une autre dimension. Quinze ans plus tard, son auteur Frank Miller, assisté de Lynn Varley, donne suite à son chef-d'oeuvre, avec en ligne de mire l'hydre internet et le 11 septembre.
Une fois refermé le tome, je ne sais toujours pas si je suis en face d'une oeuvre visionnaire ou d'un bâclage total. Difficile d'émettre un jugement un tant soit peu cohérent face à quelque chose qui explose toute les frontières du bon goût et de la raison.
"The Dark Knight strikes again" est un foisonnement thématique, un vrai bouillon de contre-culture, mangeant à tous les râteliers et s'avérant aussi calorique qu'un bon gros kebbab remplis de sauce de et de frites bien graisseuses. Avec sa finesse coutumière, Miller tape dans le lard, accouchant d'une satire aussi bordélique et outrancière que l'univers qu'il dénonce.
Quant au style graphique du bonhomme, il est poussé ici dans ses derniers retranchements, ses dessins déstructurés et boursouflés confinant à l'abstraction la plus totale, pas aidés par une utilisation éléphantesque de l'outil numérique.
On ressort donc de ce nouvel opus perplexe et épuisé, parfois intrigué quand ce n'est pas fasciné mais avec l'impression que son créateur s'est peut-être un poil emballé.