Les Filles du dragon sont des personnages secondaires du petit monde Marvel, évoluant le plus souvent autour d’Iron Fist et de Luke Cage. Leurs occasions de briller sont assez rares. Mais elles ont eu l’honneur d’apparaître dans la série sur Netflix Luke Cage.
Le groupe est constitué de deux dures à cuire. L’une, Misty Knight est une ancienne flic au bras droit bionique, l’autre est une pratiquante experte d’arts martiaux, toujours accompagnée d’un sabre. Comme Iron Fist et Luke Cage elles ont été crées dans les années 1970, dans le bouillonnement des films de blacksploitation et d’arts martiaux.
C’est un peu de cet esprit énergique que cette mini-série, leur première, reprend. Le duo doit capturer certains super-vilains pour les envoyer au tribunal. Le problème, c’est que ceux-ci ont cambriolé des objets de valeur à une redoutable femme d’affaires. Ils se font tuer un par un, ce qui n’arrange pas les affaires des Filles du dragon. Elles vont se retrouver impliquées dans ces meurtres.
Le scénario de Justin Gray et de Jimmy Palmiotti délaisse l’épaisseur psychologique de ses personnages, pour faire ressortir une bonne grosse d’action, avec de nombreux combats, mais aussi de l’humour bienvenu. Otis, leur secrétaire, malgré quelques répliques agaçantes est un faire-valoir assez intéressant. L’utilisation de super-vilains assez secondaires permet de jouer sur leur statut dépassé. Il est dommage que la série en profite pour en liquider une bonne partie, ce qui est une facilité scénaristique récurrente et agaçante pour accroître les massacres à peu de frais.
Pour illustrer le tout, un petit nouveau, Khari Evans donne du corps à ces Filles du dragon. Le découpage est bon, mais le trait laisse encore à désirer, on sent clairement l’inexpérience. Ce n’est pas entièrement raté, il s’en sort mieux avec tout ce qui est de l’action ou du côté sexy du titre, les deux points forts du titre, ceux où il semble s’être appliqués.
Le titre se veut un peu badass avec son action, son humour et la légère érotisation de ses personnages. L’idée voulue est atteinte, mais avec un manque d’éclat. La série dépeint bien le fort caractère et la force de ces filles qui ne se laissent pas marcher dessus, mais quel dommage qu’il n’aille pas plus loin avec. Les pointes d’humour sauvent l’histoire d’un certain classicisme, mise en image par un dessinateur dont on perçoit trop facilement les faiblesses. Le titre se veut sans prétentions, mais il est malgré tout trop léger sur de nombreux points pour l’apprécier de façon totalement décomplexée.