Fleur de l'ombre ne surprends pas si on est un lecteur assidue de Kazuo Kamimura. Ce manga peut également être une bonne porte d'entrée pour l'auteur.
On y suis Sumire, une jeune femme travaillant dans un grand magasin et entretenant une liaison avec un homme marié. Sumire est tourmenté par le triste destin de sa mère qui fut entretenue par un homme riche (le père de Sumire) qui l'a toujours caché afin de garder sauf son honneur. La mère de Sumire a peu à peu perdu la raison, ne pouvant faire face à cette situation. Sumire a cependant décidé de suivre la même voie que sa mère en étant entretenue par un homme marié.
Sans dévoiler le début du récit, la vie de la jeune femme va vite être marqué par de sombres tournants dans sa vie. Elle va se jurer de ne jamais finir comme sa mère et de garder toujours la tête haute.
Nous allons ensuite suivre la vie de Sumire pendant près de 900 pages, pleines de poésie et de tourments.
Kamimura livre un superbe portrait de femme luttant pour sa liberté dans un Japon des années 70 en plein bouleversement. Il est difficile d'être une femme libre comme l’entends Sumire, surtout si elle veux éviter de finir comme sa mère. L'art, la jeunesse, l'amour, l'amitié, le deuil, le sexisme, les sujets traités sont variés et traités avec une grande finesse.
Le dessin de Kamimura fait comme toujours des merveilles. Fin, expressifs et beau, il porte si bien le récit qu'on dévore les deux tomes sans s'en rendre compte. Nous avons droits à une mise en page d'une grande beauté réservant de très belles planches.
Malgré une fin abrupte qui peu décevoir, le récit touche d'un bout à l'autre et l'auteur va au bout de son message.
Fleur de l'ombre n'est certainement pas l’œuvre la plus marquante de Kamimura mais s'avère une lecture pleine de poésie et de sentiment. On est fasciné par cette femme, forte et luttant contre elle même et les hommes. Un très beau manga.