Maeda Yoshiaki, être malchanceux ou chanceux ? Victime d’une erreur judiciaire le voilà condamné à la détention à perpétuité. Du côté de la Shôrangakuen, le centre de redressement pour mineurs, l’ambiance n’est donc pas très joyeuse. Pourtant, le fait qu’il soit emprisonné va, paradoxalement, lui sauver la vie. Alors que Maeda fait ses premiers pas dans sa toute nouvelle « maison », il se passe des choses bien étranges à l’extérieur : des personnes s’en prennent à d’autres sans raison, les mordent et bientôt voilà plein de zombies dans la nature. L’origine de ce début de fin du monde est pour le moment inconnue mais ses effets se font rapidement ressentir, voir. Le centre de détention n’y échappe pas et notre héros va devoir redoubler d’efforts pour s’en sortir. Fort heureusement, il n’est pas seul : il y a ses compagnons de cellules au nombre de trois :
- Noïman, 17 ans et des lunettes, qui ne manque jamais un occasion de montrer à quel point il est intelligent et les autres stupides. Il ne peut que se faire des amis…
- Iwakura, 17 ans également, il parle moins qu’il ne cogne, aidé en cela par un physique plutôt avantageux.
- Yoshioka, 18 ans, pas très patient et qui joue du couteau, de la barre ou de la tronçonneuse quand la situation l’exige.
Le quatuor est en place. C’est parti pour le petit jeu de la survie. Les règles sont simples : pas de pitié pour les mordus, détruire le cerveau des contaminés, ne pas se faire griffer, mordre ni abattre par les autres prisonniers pour rester en vie le plus longtemps possible.
Inutile de dire que les cartes sont passablement rebattues avec cette arrivée des zombies : les adultes – responsables du centre – sont quasiment tous évacués/éliminés (qu’ils soient ou non contaminés) et ce sont aux jeunes de se débrouiller pour résister aux envahisseurs qui frappent à la porte. Maeda et les trois autres mousquetaires vont alors piquer un véhicule pour aller voir un peu ce qui se passe en ville : aucun survivant n’est repéré mais une curieuse pyramide attire leur attention…
Quelques zombies tués et bosses sur le véhicule plus tard, ils sont de retour à Shôrangakuen mais le centre a quelque peu changé pendant leur absence : le nouveau directeur de la prison est un certain Hitotsu Kabuto Kyoharu – un prisonnier bien sûr – , qui se déplace avec une béquille et dont la particularité (avérée ?) est qu’il peut voir l’avenir avec deux secondes d’avance. Après un échange quelque peu musclé entre nos quatre camarades de cellule et la nouvelle direction un deal est passé : les quatre vont faire un petit tour dehors (à 80 kilomètres au Nord se trouve une base des forces d’autodéfense) pour ramener des armes et leur « désertion » précédente sera pardonnée. C’est là que commence la grande aventure pour Noïman, Maeda, Iwakura et Yoshioka : trouver un moyen de transport, des armes pour se défendre – avec quelques classiques (fusil à pompe, tronçonneuse…) – , de quoi manger…
Des révélations sur le passé des personnages principaux sont faites ou se devinent – en attendant les prochains tomes pour en savoir plus – mais on se débrouille pour le moment avec le minimum. Quelques curiosités apparaissent (le gars aux drôles d’yeux, le cliffhanger de fin du tome 2…), qui permettent de relever le niveau de difficulté et d’ouvrir des pistes pour la suite. La routine de la prison est donc remplacée par une forme d’apocalypse (localisée ? mondiale ?) sans que, pour autant, le rythme des deux premiers tomes ne soit endiablé. On comprend vite les enjeux mais l’urgence, la panique, si elles apparaissent ne m’ont pas semblé omniprésentes. Il n’y a pas d’angoisse lorsque l’on tourne les pages – cela viendra peut-être plus tard.
Parmi les autres éléments qui interpellent on peut mentionner :
- des zombies qui marchent normalement, peuvent même courir parfois et ils parlent ! Pas forcément des paragraphes structurés mais ils arrivent à lâcher quelques mots audibles, à répéter une même phrase ;
- le décompte des morts entre les détenus du centre et les gardiens à chaque fin de chapitre est un petit plus appréciable (on doit pouvoir le retrouver dans d’autres séries) ;
- le peu de survivants en dehors du centre : vont-ils apparaître au fil des prochains volumes ? Quid de la présence féminine ?
Du côté de l’édition française, il n’y a pas de grosses coquilles de traductions (une phrase incomplète apparaît), les couvertures ont des couleurs qui interpellent et le contraste vivant / zombies est plaisant à observer. Le dessin ne marque pas particulièrement : j’ai trouvé qu’il remplissait son rôle, quelques planches attirent le regard mais ne vous attendez pas à en prendre plein les yeux.
Avec Crueler than Dead chez Glénat, voici une nouvelle série disponible en France qui introduit nos amis les zombies. Sans trop de surprises – pour le moment – par rapport à ce que l’on peut espérer trouver avec une telle thématique, Fortress of Apocalypse démarre en douceur mais sans erreur rédhibitoire. Les deux tomes (soit 7 chapitres) constituent une grosse introduction aussi on peut raisonnablement espérer que la suite sera plus animée et saignante, confirmant les impressions plutôt positives des débuts.